Les monstres de l’oligarchie malienne dont le meilleur tremplin n’avait jusque-là été rien d’autre que la délinquance financière pour constituer leur classe socio économique, ne savent plus désormais sur quel pieds danser, ni comment fermer les yeux la nuit. Cela est dû au fait que l’ouragan soulevé par l’implacable lutte contre la corruption, ces dernières semaines, ne semble vouloir épargner personne. Pour ce faire, des présumés coupables, parmi qui, de hauts fonctionnaires, ont déjà commencé à prendre la tangente pour soi-disant se mettre à l’abri.
En effet, ce départ massif des délinquants financiers vers des pays étrangers, doivent interpeller les enquêteurs du Pôle économique afin que des mesures dissuasives soient urgemment prises contre ces fugitifs. Enclenchée par le Ministère malien de la Justice et Garde des Sceaux, la croisade contre la délinquance financière semble encore perçue par nombre de maliens comme une vile utopie tant la corruption et autres formes de mafia financière, sont enracinées au Mali. En d’autres termes, nombreux sont ceux qui restent dubitatifs quant à la conclusion à laquelle vont aboutir tous ces processus judiciaires.
L’on croyait que c’en était fini pour le Mali, car, l’on avait pensé que la corruption qui est encore pire que l’insécurité multidimensionnelle secouant le pays, ne trouverait sur son chemin aucune machine judiciaire suffisamment audacieuse pour briser son l’élan. C’est pourquoi, malgré tous les coups bas, chantages ou trafics d’influence utilisés par d’impénitents voyous de la République pour intimider ou barrer la route au Pôle économique, l’institution continue son petit bonhomme de chemin, notamment, avec la capture de « poissons » encore plus gros. L’incarcération du Maire de Bamako, Adama Sangaré, dans la prison centrale de Bamako, accompagné par plusieurs autres co-accusés, est nettement illustrative de la bonne marche de la Justice malienne.
Ce dernier exploit du Pôle économique, n’a laissé à des présumés coupables, aucune opportunité de penser que leur tour n’arriverait pas. Aussi, le Président Ibrahim Boubacar Kéita BK, dans une récente déclaration, a fait entendre qu’il ne soutiendrait aucun délinquant financier au cas où celui-ci se ferait épingler par les juridictions compétentes. Cette déclaration est tombée comme un couperet sur la tête des oligarques qui n’ont eu autre choix que de surseoir à leurs manœuvres contre-judiciaires pour pouvoir échapper aux poursuites.
Décidément, c’est au regard du fait que la Justice ne semble actuellement laisser aucun oxygène aux voleurs de la République à travers les arrestations et incarcérations qui ne cessent de se multiplier, qu’ont commencé à quitter le pays, certains parmi les présumés délinquants financiers dont les dossiers judiciaires sont en instance d’investigation au niveau du Pôle économique.
C’est, par conséquent, l’occasion d’interpeller les services de renseignements pour qu’ils travaillent en étroite symbiose avec les services judiciaires afin que de franches mesures de dissuasion soient prises contre ceux-là qui voudraient fuir le pays pour se « mettre à l’abri » de la Justice.
Moulaye DIOP
Source: Le Point du Mali