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Lutte contre la corruption au Mali: lumière sur la dernière institution judiciaire

« L’institution d’un Pôle Economique et Financier unique à Compétence nationale : quel impact sur la lutte contre la corruption ? », tel était le thème de la deuxième journée d’échanges entre les hommes de médias et la justice, organisée par la Maison de la presse, en collaboration avec le département de la justice, ce mardi 5 octobre 2021, à la Maison de la presse, dans le cadre du partenariat presse-justice. C’est le Directeur national des affaires judiciaires et du sceau, Mohamed Maouloud NAJIM, qui était le conférencier de la journée d’échanges.

 

L’événement était placé sous la présidence du ministre de la Justice et des droits de l’homme, Garde des Sceaux, Mamoudou KASSOGUE qui a également procédé à l’ouverture des travaux de la journée. Il avait à ses côtés, le Président de la Maison de la presse, Bandiougou DANTE, et des Présidents des organisations faîtières de la presse, dont Bassidiki TOURE de l’ASSEP; Modibo FOFANA de APPEL-Mali; Boubacar KANOUTE de l’UNJRM ; ainsi que des représentants de médias.
Le débat était modéré par Chahana TAKIYOU, Directeur de publication du journal ‘’ le 22 Septembre’’.
A l’ouverture des travaux, Mamoudou KASSOGUE a fait savoir que ce partenariat dynamique entre la Presse et la Justice, est non seulement conscient du rôle fondamental de la Presse dans l’administration et la distribution de la justice, en tant qu’instrument de conscientisation contre l’incivisme et son corollaire de comportements infractionnels, mais aussi de boussole pour l’orientation de l’action judiciaire dans certaines procédures.
Selon lui, le thème central de cette deuxième journée est relatif à l’institution du Pôle National Economique et Financier, dernière-née des institutions judiciaires de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière.
Aux dires du ministre KASSOGUE, il a donc été créé un nouveau Pôle Economique et Financier unique qui a une compétence nationale et qui est dirigé par un Procureur de la République spécialisé sur les affaires de corruption et de délinquance économique et financière, à la faveur du renforcement de cette lutte décidé par les Autorités de la Transition.
Par ailleurs, le ministre de la Justice a expliqué que schématiquement, cette nouvelle institution remplace les trois Pôles Economiques et Financiers de Kayes, de Mopti et de Bamako. Il explique que ce Pôle économique et financier unique se caractérise par élargissement de la compétence-matière, la prise en charge de toute la chaîne de traitement des infractions économiques et financières, à savoir la poursuite, l’instruction et le jugement ; la spécialisation de ses animateurs ; et la mise en place d’une batterie de mesures conservatoires, notamment les saisies des biens appartenant aux personnes poursuivies pour garantir l’efficacité des procédures. Sur la base des insuffisances constatées dans la mise en œuvre des textes, selon Mamoudou KASSOGUE, la création de ce Pôle a été décidée par les autorités nationales.
Quant à Mohamed Maouloud NAJIM, dans son exposé, il a fait le point de l’ensemble des réformes en cours à la justice avant de proposer l’état des lieux. Aux dires du conférencier, il ya eu plusieurs réformes à la justice depuis l’indépendance dont les effets ont été plutôt mitigés et voire insatisfaisants. Selon le Directeur national des affaires judiciaires et du sceau, l’une des reformes qui a retenu l’attention, à un moment donné, était celle du Programme d’urgence pour le renforcement du système judiciaire et de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Dans ce sens, selon lui, un programme de réforme judiciaire 2015-2018 est venu à la suite de la signature de l’Accord pour la paix, afin d’accompagner sa mise en œuvre dans son volet justice.
Le conférencier a déploré que cette réforme judiciaire soit malheureusement abandonnée par les autorités nationales. Parce que, selon lui, à l’évaluation, il a été constaté, à un certain moment, que ce programme de reforme judiciaire n’était pas accompagné d’un plan d’action encore moins financé par l’État et ses partenaires.
« C’est à la faveur de l’adoption de la loi n° 20-19-072 du 24 décembre 2019 portant loi d’orientation et de programmation pour le secteur de la justice pour la période 2020-2024, que cette volonté s’est concrétisée par une prise en charge politique plus élaborée et mieux coordonnée du secteur de la justice », a déclaré Mohamed Maouloud NAJIM.

Par SABA BALLO

Source : Info-Matin

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