Le 2 avril, Sergueï Lavrov et Olushegun Bakari se sont téléphoné pour évoquer les relations bilatérales entre la Russie et le Bénin, et notamment les questions de sécurité dans la zone sahélo-saharienne, où l’influence de Moscou est désormais prégnante.
Les ministres des Affaires étrangères russe et béninois se sont joints par téléphone le 2 avril, selon un communiqué de la diplomatie russe. L’entretien, qui avait lieu «à l’initiative du Bénin», précise le communiqué, avait pour objet principalement la menace terroriste dans la zone saharo-sahélienne. Les parties ont souligné la «nécessité de consolider les efforts des pays de la région pour lutter contre les groupes djihadistes».
Le 22 novembre dernier un rendez-vous téléphonique avait déjà eu lieu entre Olushegun Bakari et le représentant spécial du président russe pour l’Afrique et le Proche-Orient Mikhail Bogdanov et le même sujet avait été abordé.
En septembre 2022, un rapport de l’organisation Acled (Armed Conflict Location & Event Data Project) qui propose en temps réel une base de données sur les zones de conflits armés et sociaux, tirait la sonnette d’alarme sur l’implantation de djihadistes dans le nord du Bénin, où l’EI (État islamique) avait pour la première fois revendiqué une attaque.
Le Bénin est un pays de la zone sahélienne limitrophe du Burkina Faso, du Mali et du Niger où le mode opératoire des djihadistes est le même : circulant de nuit à moto, les rebelles se livrent à des attaques éclair dans les villages.
Ancienne colonie française indépendante depuis 1960, le Bénin s’est depuis émancipé de l’influence de Paris, notamment en élisant en 2016 l’homme d’affaires Patrice Talon dont les discours de campagne comportaient une teneur anti-française marquée.
En février 2023, selon le site d’informations français Le Média, quelques dizaines de soldats français étaient toutefois encore présents dans le nord du pays, officiellement pour former l’armée nationale à la lutte contre le terrorisme.
Moscou ne chasse pas la France d’Afrique, selon Poutine
Depuis les sanctions occidentales de 2022 et plus encore depuis le second sommet Russie-Afrique de juillet 2023, la Russie s’est sensiblement impliquée sur le continent africain dans le domaine sécuritaire, au détriment de la prééminence historique européenne et en particulier française.
Pour autant, dans une interview le 13 mars dernier sur Rossia 1, le président russe s’était défendu d’avoir jamais «chassé la France d’Afrique», mettant en avant le fait que les Russes y intervenaient «à la demande de leurs amis africains».
«Les dirigeants africains de certains pays ont passé des accords avec des opérateurs économiques russes» car ils n’ont plus «voulu travailler dans certains domaines avec les Français», a encore jugé Vladimir Poutine, soulignant le rejet du colonialisme dans les pays africains. Plus récemment, les 26 et 27 mars, le président russe s’était entretenu avec ses homologues nigérien et malien pour renforcer la lutte antiterroriste dans leurs pays.
Source : RT en français