La Chine pourrait partager avec l’Afrique son expérience en matière de lutte contre le terrorisme, a estimé récemment à Dakar Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais (regroupement d’ONG, de syndicats et d’associations de la société civile) dans un entretien accordé à Xinhua.
La Chine pourrait également soutenir l’adoption de stratégies par les populations et les services de sécurité en Afrique avec de nouveaux outils de sécurité, a-t-il ajouté.
Plusieurs actes de terrorisme ayant fait de nombreuses victimes ont eu lieu ces derniers temps dans de nombreux pays de l’Afrique.
Il a souligné que le rôle que la Chine pourrait jouer dans la lutte contre le terrorisme devrait s’inscrire dans un contexte géopolitique de plus en plus difficile, où les grandes puissances du Nord dictent leur loi et où l’Afrique est reléguée au second plan.
« Pour prévenir durablement le terrorisme, il faut aller vers un monde plus juste et plus solidaire, avec un modèle de développement qui annihile et réduit les fortes inégalités sociales, et qui prône le dialogue, la tolérance et l’acceptation de la différence culturelle, religieuse, cultuelle et même politique », a-t-il indiqué.
« Il faudrait ajouter en plus de tout cela une exigence d’unité, car aucun micro-Etat africain ne peut faire face tout seul au terrorisme actuel » en Afrique, a-t-il ajouté.
« Tous les techniciens et experts en sécurité sont d’accord qu’aucun pays n’est à l’abri d’actes terroristes et qu’il n’y pas de mesures classiques sûres à 100% pour prévenir des actes terroristes », a-t-il souligné.
Si l’on peut recommander à la population de faire preuve de vigilance et lancer des alertes en cas de doute, cela ne signifie pas pour autant que ces mesures sont efficaces à 100%, a ajouté le coordonnateur.
Il a aussi estimé que la situation actuelle de la lutte contre le terrorisme était « à l’image de la géopolitique internationale faite de crises, de conflits, de guerres, et donc d’insécurité totale, avec de nombreux foyers de tensions ici et là ».
« Tout cela se nourrit du maldéveloppement, des profondes inégalités sociales qui font que les groupements terroristes recrutent facilement les jeunes en quête d’un avenir meilleur », a-t-il ajouté.
M. Diouf a en outre estimé que les limites et les faiblesses de la mondialisation, sources de maldéveloppement et de fortes inégalités sociales, compliquent la lutte contre le terrorisme.
Source: Xinhua
