La force de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), forte de 12 000 hommes, a été critiquée pour ne pas avoir réussi à endiguer les combats qui ont éclaté à le 8 juillet, faisant au minimum 300 morts et 42 000 déplacés. « L’ONU n’a pas le mandat pour imposer la paix (…) Les troupes africaines sont prêtes à s’engager dans des situations très difficiles (…) C’est notre responsabilité », a expliqué à la presse depuis la capitale rwandaise le Commissaire à la Paix et la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, le 18 juillet.
Accord du Conseil de sécurité
La brigade africaine d’intervention s’inspirerait de celle déployée dans l’est de la République démocratique du Congo depuis 2013, a expliqué le responsable. Forte de 3000 Sud-Africains, Tanzaniens et Malawites, celle-ci, intégrée à la mission de l’ONU, a activement participé à la défaite en novembre 2013 de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23).
L’Éthiopie, le Kenya et le Rwanda se sont dits prêts à fournir des troupes, tout comme au moins « un pays d’Afrique australe » dont le commissaire à la Paix et à la sécurité de l’UA n’a pas dévoilé le nom. La création de la brigade d’intervention devra être approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Selon Smaïl Chergui, il revient désormais à la communauté internationale de convaincre le président Salva Kiir d’accepter le principe de cette force, alors qu’il a récemment affirmé ne pas vouloir un soldat étranger de plus sur son sol.
L’embargo sur les armes rejeté par l’UA
En parallèle, l’organisation régionale des pays d’Afrique de l’Est (Igad) a également appelé ce dernier à renforcer la Minuss et à donner à la nouvelle force un « mandat révisé » afin de « séparer les parties au conflit » et « pacifier Djouba ».
En revanche, la mise en place d’un embargo sur les armes à destination du Soudan du Sud, demandé par le secrétaire générale des Nations unies, n’a pas abouti, en raison de l’opposition notamment de l’Ouganda, qui entretient des liens très étroits avec le président sud-soudanais.
Djouba a été le théâtre du 8 au 11 juillet d’affrontements meurtriers entre forces fidèles au président Salva Kiir et ex-rebelles aux ordres du vice-président Riek Machar, mettant gravement en péril le fragile accord de paix conclu en août 2015. Depuis décembre 2013, le Soudan du Sud qui a fêté son cinquième anniversaire, est déchiré par une guerre civile qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés.