Le haut représentant de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), Pierre Buyoya, a affirmé que la situation sécuritaire au Mali et au Sahel, “fortement dégradée”, nécessite présentement d’explorer d’autres voies, parmi elles “le dialogue avec les terroristes”. Au cours d’une conférence de presse mardi, M. Buyoya a affirmé que “la situation sécuritaire dans la sous-région s’était fortement dégradée au cours de l’année écoulée.
Pour inverser la tendance, il faut revoir la gouvernance et la stratégie sécuritaire en encourageant le Mali à s’engager à poursuivre les négociations avec les terroristes”. Ancien président du Burundi, Pierre Buyoya a rappelé par ailleurs que l’Union africaine soutient cette initiative de dialogue pour mettre fin aux conflits qui ravagent la région.
“Nous, l’Union africaine, soutenons fortement cette initiative de dialoguer avec ceux qui sont les chefs des groupes terroristes. C’est une des façons de mettre fin à la guerre. Surtout s’ils sont Maliens, nous les encourageons à le faire”, a-t-il déclaré, tout en reconnaissant qu’il s’agissait d’“une entreprise difficile”.
Quid de la lutte antiterroriste ? Pour le conférencier, le dialogue n’exclut pas l’abandon de la lutte armée. “Engager le dialogue n’exclut pas de manière concomitante l’utilisation de la force. C’est ce que les mouvements de libération appelaient ‘fight and talk’ (combattre et négocier)”, a déclaré Pierre Buyoya, qui espère pour le Mali que le dialogue avec les terroristes aboutira à une solution, comme chez le voisin algérien.
L’option d’un dialogue avec les chefs terroristes a émergé au Mali depuis quelque temps déjà. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a lui-même reconnu, le 10 février dernier, pour la première fois, l’existence de contacts avec les groupes terroristes, les justifiant par la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre.
Il a cependant ajouté attendre encore une réponse des chefs terroristes à la démarche d’approche entreprise par un de ses représentants. “Le nombre aujourd’hui de morts au Sahel devient exponentiel et je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées”, a déclaré M. Keïta dans un entretien avec la chaîne France 24 et Radio France Internationale (RFI).
Karim Benamar
Source: Liberte-algerie.com