Le chef du principal parti d’opposition du Mozambique a catégoriquement nié lundi toute implication dans une récente vague d’attaques visant des véhicules qui a fait une dizaine de morts dans le centre du pays.
“Nous démentons toute participation aux attaques survenues (dans le centre) et répétons que nos forces sont consignées dans leurs bases (…) dans l’attente de leur démobilisation”, a assuré le chef de la Renamo, Ossufo Momade, lors d’une conférence de presse.
“Nous mettons au défi le gouvernement de mettre en place une commission d’enquête sur l’origine de ses attaques et d’en identifier les responsables”, a-t-il ajouté.
Les autorités de Maputo accusent depuis des semaines la Renamo d’être à l’origine d’une série d’attaques meurtrières perpétrées contre des bus ou des camions circulant sur les routes du centre du Mozambique, le bastion de l’opposition.
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière la mise en place d’escortes militaires sur les routes du secteur.
Issue de la rébellion de la guerre civile (1976-1992), la Renamo a signé en août dernier un accord de paix avec le gouvernement qui prévoit le désarmement et la réintégration de son aile militaire, qui avait repris les armes en 2013.
Une partie de ces “guérilleros” hostile à cet accord de paix, qualifié de “trahison”, a revendiqué ces derniers mois plusieurs raids armés dans le centre du pays.
Le chef de cette faction dissidente, Mariano Nhongo, a prévenu qu’il n’autoriserait pas le président Filipe Nyusi à prêter serment pour un nouveau mandat le 15 janvier 2020.
Au pouvoir depuis 2014, M. Nyusi a été largement réélu en octobre au terme d’élections jugées frauduleuses par l’opposition et de nombreux observateurs étrangers.
Les requêtes en annulation du scrutin déposées par la Renamo ont été écartées par la Cour constitutionnelle.
En plus des raids qui affectent le centre du pays, l’extrême-nord du Mozambique est secoué depuis deux ans par une insurrection islamiste qui a fait plusieurs centaines de morts.
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