Au Mali, la tension persiste dans la zone de Kidal. Un convoi humanitaire a dû rebrousser chemin, stoppé par des groupes armés. La mission de l’ONU veut éviter les affrontements, mais les groupes armés renforcent leurs positions.
Depuis plusieurs semaines, la Plateforme a instauré une sorte de blocus sur une large zone au sud de Kidal. Une manière de perturber les approvisionnements et les mouvements de la CMA. Mais le week-end dernier, c’est un convoi humanitaire qui a fait les frais de ce barrage. Un groupe armé signataire de l’accord de paix a stoppé les véhicules qui acheminaient de l’aide humanitaire, en leur intimant l’ordre de faire demi-tour. L’ONU a dénoncé cette atteinte au droit humanitaire.
Dans le même temps, les patrouilles militaires ont été renforcées à Aguelhok et Tessalit. Un message clair est adressé aux belligérants : «Si vous vous battez près des zones peuplées, nous serons obligés de nous interposer. » Voilà en substance ce que dit l’ONU.
La médiation internationale s’inquiète
De source sécuritaire proche de l’opération Barkhane, on estime que ce blocus ne devrait pas se refermer totalement. L’axe au nord de Kidal, qui mène à Tessalit puis à l’Algérie, est encore accessible. « S’il y avait une tentative de bloquer cette voie, indique cette source, ce sont alors les groupes terroristes qui risquent d’entrer dans le jeu pour récupérer l’accès et le rapport de force serait alors clairement en défaveur de la Plateforme. »
Un risque que ne semblent pas prêts à prendre les groupes pro-gouvernementaux qui maintiennent la pression sur Kidal et sur la CMA, alors que la médiation internationale s’inquiète que l’accord de paix ne soit finalement compromis par ces ruptures répétées du cessez-le-feu.
Source: RFI