Depuis la publication de la liste des bénéficiaires des logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati-Sikoro, d’autres difficultés et manquements continuent de mettre à jour le désordre qui caractérise l’Office Malien de l’Habitat.
Les constructions des logements sociaux sont en plusieurs endroits dans une anarchie parfaite. Certaines entreprises, peu sérieuses et sans moralité (peut-être par complicité ou par complaisance de l’OMH) ont abandonné plusieurs logements au stade de soubassements, de chaînage ou même de la couverture.
Les lots déjà attribués souffrent d’un manque criarde de commodité, minimum soit-elle. En effet, des logements longtemps achevés présentent des portes et des fenêtres confectionnées avec la plus grande légèreté. Ces entreprises, sans conscience professionnelle, ont bâclé, pour la plupart, des maisons qui doivent abriter des maliens à faibles revenus.
Certains bénéficiaires, se démenant comme des beaux diables, grouillent pour faire ce que les entreprises devraient faire ( fenêtres sans grilles, portes endommagées par les vents ou autres malfaiteurs etc.) Cela devrait être encouragé et permettre l’accélération de la remise des clés.
Selon des bénéficiaires que nous avons interrogés, l’OMH interdit l’exécution de travail de raccommodage sur les sites alors que les maisons ne sont nullement en état d’être habitées « un agent de l’OMH m’a contacté pour me demander de surseoir aux travaux. Ce sont des cuisines, des escaliers et des magasins que beaucoup construisent. » a expliqué un bénéficiaire très remonté contre cet office malien dont le premier souci devrait être la finalisation des chantiers abandonnés par certains entrepreneurs.
Si des bénéficiaires se sacrifient pour faire des travaux, cela prouve encore que l’OMH et ses partenaires manquent de sérieux. Ces attributions ont pris de retard et depuis le 31 Mai, date de publication de la liste définitive, personne ne sait plus rien de la suite à donner. Plusieurs bénéficiaires ont commencé à faire confectionner des briques, à creuser des puits, à construire des annexes. Il est évident que les modifications sont interdites et certains s’y sont livrés.
Il est plus judicieux pour l’OMH, dont notre rédaction a constaté la présence d’agents rôdant sur le site de N’Tabacoro, de mettre la pression sur les entreprises véreuses ( énorme retard dans l’exécution des travaux et abandon et arrêt total de certains chantiers). Quant aux heureux bénéficiaires, ils n’attendent que l’organe de gestion car l’impatience commence à prendre des galons.
Source: Figaro du Mali