Selon le communiqué du conseil des ministres, ce projet de loi est le résultat d’une démarche « consensuelle et inclusive » à travers une série de concertations avec les acteurs des partis et regroupements de partis politiques et de la société civile. Un communiqué publié par le Cadre d’échanges pour la réussite de la Transition vient contredire celui du conseil des ministres, et précise que le processus d’adoption « unilatérale » par le gouvernement de cette nouvelle loi n’a été « ni consensuel, ni inclusif, ni participatif », tel que prôné à maintes reprises par le président de la transition. Ce projet de loi est pourtant acté par le président, car il a été adopté en conseil des ministres tenu sous sa présidence. Si ce n’était pas le cas, il allait mettre ce projet de loi en attente jusqu’à ce que l’inclusivité qu’il prône soit trouvée. Le cadre d’échanges estime que le ministre de l’administration est dépouillé de ses prérogatives en constatant que c’est le ministre délégué qui a porté cette loi en lieu et place de celui en charge des questions électorales.
Certains partis politiques auraient voulu voir le ministre de l’Administration porte cette loi, étant en contact direct avec les partis à travers le cadre d’échanges instauré au sein de son département. Si ce cadre d’échanges fonctionnait réellement, le ministre aurait pu saisir cet espace pour chercher l’inclusivité autour des questions électorales. Mais lorsqu’un ministre délégué porte une loi de ce genre, l’inclusivité tant recherchée pourrait difficilement être obtenue. Dans ce projet de loi, figure le fameux « Organe unique » catégoriquement rejeté par les partis politiques.
Il serait mieux pour le président d’instruire au Premier ministre de faire en sorte que le cadre d’échanges instauré entre les partis politiques et le ministère de l’administration territoriale reprenne ses activités. C’est une occasion pour le gouvernement d’être en contact avec l’ensemble de la classe politique pour mieux discuter des questions politiques. Ce cadre permettra aux partis politiques de se sentir impliqués. Il est temps que le Premier ministre lève le pied afin de permettre à ses ministres d’agir.
Abdoul Aziz Diallo
Source: Le Démocrate- Mali