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L’offensive de charme du prince héritier saoudien à l’étranger

Ryad (AFP) – Mohammed ben Salmane, en visite officielle les 9 et 10 avril en France, a entamé il y a un mois sa première tournée à l’étranger en tant que prince héritier d’Arabie saoudite.

Cette vaste offensive de charme l’a déjà mené en Egypte, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, lui permettant de signer plusieurs contrats importants.

Jeudi, l’Elysée a indiqué que le prince héritier dînerait avec le président Emmanuel Macron, afin de nouer un “nouveau partenariat stratégique franco-saoudien”.

Nommé prince héritier en juin 2017 par son père le roi Salmane, “MBS” a engagé de vastes réformes dans le cadre d’un plan appelé “Vision 2030” visant à bâtir une économie moins dépendante du pétrole.

– Escorte d’avions en Egypte –

Le 4 mars, Mohammed ben Salmane est accueilli par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à l’aéroport du Caire. Des avions de combat avaient escorté l’appareil de la délégation saoudienne à son entrée dans l’espace aérien égyptien.

Le lendemain, l’Arabie saoudite et l’Egypte créent un fonds conjoint de 10 milliards de dollars pour développer une méga-ville dans le sud du Sinaï, selon une source gouvernementale saoudienne.

“L’Arabie saoudite représente le premier investisseur arabe en Egypte”, affirme le porte-parole de la présidence égyptienne.

Le Caire et Ryad font partie d’un bloc de pays qui boycottent le Qatar depuis juin 2017, accusant l’émirat de liens avec des groupes extrémistes – ce que Doha dément – et de se rapprocher de l’Iran, grand rival de Ryad.

– Londres: la reine et des manifestations –

Le 7 mars, “MBS” entame par un déjeuner avec la reine Elizabeth II au palais de Buckingham une visite de trois jours au Royaume-Uni. Il a des discussions avec la Première ministre Theresa May sur les relations économiques, la défense ainsi que les réformes sociétales et économiques entamées par le régime saoudien, de l’autorisation de conduire pour les femmes à celle des cinémas.

La Première ministre fait aussi part de sa “profonde préoccupation concernant la situation humanitaire au Yémen”, qui suscite aussi des protestations d’associations.

Les combats entre rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, et forces gouvernementales, appuyées par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont fait près de 10.000 morts et mis le Yémen au bord de la famine.

Le 9, le groupe de défense britannique BAE Systems annonce que Londres a signé avec Ryad un protocole d’accord pour l’achat par les Saoudiens de 48 avions de combat Eurofighter Typhoon.

– ‘Grande amitié’ avec Trump –

Le 20 mars, Donald Trump loue à la Maison Blanche sa “grande amitié” avec le jeune prince héritier, qui entame une tournée de près de trois semaines à travers les Etats-Unis.

“La relation n’a probablement jamais été aussi bonne” (…). “L’Arabie saoudite est un pays très riche et vous allez j’espère donner une part de cette richesse aux Etats-Unis sous la forme d’emplois et d’achats du meilleur matériel militaire qui soit au monde”, lance le président américain.

Le même jour, le Sénat américain rejette une résolution visant à arrêter l’assistance militaire à la coalition menée par Ryad contre les Houthis au Yémen.

Le 23, l’administration américaine annonce avoir donné son feu vert pour des contrats d’armement pour un montant total de plus d’un milliard de dollars avec l’Arabie saoudite.

Le 2 avril, dans un entretien publié par la revue américaine The Atlantic, le prince héritier estime que les Israéliens ont le “droit” d’avoir leur propre Etat-nation comme les Palestiniens, établissant ainsi un nouveau signe de rapprochement avec Israël.

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