La Bibliothèque nationale du Mali a servi de cadre, le samedi 23 mars dernier, à la cérémonie de lancement des deux recueils de poèmes, « Au-delà de l’apparence » et « Les roses et épines » écrits respectivement par des deux jeunes auteurs, Mobibo Kanfo et Amidou Yanogué. Publiés chez Innov Editions, ces deux ouvrages abordent plusieurs thématiques de la société malienne et africaine.
Concomitamment publiés en fin 2018 chez Innov Editions, les ouvrages « Les roses et les épines » d’Amidou Yanogué et « Au de-là de l’apparence » de Modibo Kanfo sont désormais disponibles sur le marché du livre. La cérémonie de dédicace de ces deux ouvrages s’est déroulée le 23 mars dernier à la Bibliothèque nationale du Mali en présence d’une pléiade de personnalités politiques et d’hommes de lettres dont Gaoussou Drabo, ancien ministre de la Communication ; Ousmane Konaté, président de l’Union des écrivains du Mali ; Bamakan Soucko, Professeure de lettres à l’Ecole normale supérieure (ENsup) ; des écrivains Fatoumata Kéita et Mohamed Diarra, ainsi que des mouvements et clubs littéraires. Au-delà de la dédicace, cette cérémonie a été un espace de rencontre et d’échange entre les amoureux du livre. Elle fut aussi une occasion propice pour les anciens de féliciter les plus jeunes pour leur engagement dans la promotion de la littérature au Mali et aussi de les encourager dans cette voie.
« Ce livre est la réalisation d’un vœu. Il y a des lustres que vrombissait en moi l’idée d’écrire non l’histoire de ma partie mère mais aussi de ma communauté », nous explique Amidou Yanogué, auteur de « Les roses et les épines ». Interrogé sur son texte de préférence parmi les 37 poèmes qui constituent son recueil, l’auteur dira : « Tous les textes que j’ai écrits m’ont beaucoup marqué. Ce sont tous des écumes de mes lectures. Ces textes sont comme une partie de moi-même. Alors, quand on vous demande laquelle partie de votre corps préférez-vous ? On ne saurait choisir. Alors, je ne peux dire un tel de mes poèmes m’a plus marqué qu’un autre. Je n’ai aucune préférence particulière envers un de mes textes ».
Selon lui, ce jugement revient au lecteur. C’est au lecteur de dire un tel de vos poèmes m’a marqué. Parlant du titre de l’ouvrage, « Les épines et les roses », qui évoque à la fois le mal et le bien, Yanogué dira que le titre est un peu antithétique parce qu’il symbolise la vie car la vie est faite de haut et de bas, de bien et de mal, de bonheur et de malheur.
Pour expliquer son titre « Au-delà de l’apparence », Mobibo Kanfo, donnera des détails plus ou moins scientifiques et historiques, voire énigmatiques. A en croire le jeune auteur : « L’apparence, c’est ce que je cache au lecteur. Par exemple, le nombre de poèmes qui constitue ce recueil correspond à 608, plus le nombre de poèmes non titrés cela donne 610. Ce chiffre 610 est la date de l’hégire du prophète Mohamed (Paix et salut sur lui). Alors, si nous prenons le nombre de vers qui constituent le recueil de poèmes, moins le nombre de poèmes titrés (30), 608 moins 30 donne 598 qui est l’écart entre le calendrier musulman et le calendrier chrétien en 2018, date de la publication du livre ».
A l’inverse d’Amidou Yanogué qui déclare n’avoir aucun de ses poèmes qui l’ait marqué plus que les autres, Mobibo Kanfo à bien un texte qui l’a le plus touché dans son recueil. « Le poème que j’aime particulièrement dans mon recueil de poèmes, c’est l’Aube d’une révolution. C’est un poème dans lequel sont évoqués mes projets d’innovation dans le cadre de l’écriture. Il s’agit de la Kanfonienne et du Kanfonien qui sont des formes de poèmes que je suis en train de développer dans d’autres recueils qui seront bientôt publiés », nous explique-il.
Prenant la parole, le président de l’Union des écrivains du Mali, Ousmane Konaté, après avoir remercié Innov Editions pour ses efforts dans la production de l’œuvre des jeunes écrivains maliens, a félicité et encouragé les deux jeunes auteurs, ainsi que tous ceux qui souhaitent s’aventurer dans le monde de l’écriture. Il a également exhorté les jeunes écrivains à s’intéresser aux langues nationales car, selon lui, « elles sont l’image de notre culture ».
Youssouf KONE
Aujourd’hui-Mali