Les amateurs de football le connaissent certainement parce qu’il est l’un des sept membres du bureau de l’Association des écrivains sportifs fondée en 1931 par Tristian Bernard. Aussi, il a été éditorialiste au Figaro Sport pendant plusieurs années. Bernard Morlino, puisqu’il s’agit de lui, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé «Portraits légendaires du football». «Portraits légendaires de football» est un livre de 222 pages préfacé par l’ancien international français, Eric Cantona et consacré aux portraits des joueurs qui ont marqué l’histoire de la planète foot. Entre autres on peut citer, le roi Pelé, le Kaiser Franck Beckenbauer, Diégo Maradona, Johan Cruyff, Eusebio, Michel Platini, Ferenc Puskas, Alfredo Di Stefano, Lev Yacine
Une centaine de joueurs dont certains sont encore en activité ont été ciblés par Bernard Morlino. Ces stars du ballon ont été repartis en huit catégories par l’auteur du livre : les virtuoses, les pionniers, les remparts, les architectes, les réfractaires, les rois, les pit-bulls et les tireurs d’élite. A tout seigneur, tout honneur, «Portraits légendaires du football» commence par les virtuoses et place en tête de cette liste le Hongrois Ferenc Puskas. Né le 2 avril 1927 à Budapest (Hongrie) et décédé le 17 novembre 2007, Puskas a d’abord porté les couleurs de Honved Budapest, avant de rejoindre le Réal Madrid à 31 ans. Cela n’empêchera pas le joueur de marquer 236 fois en 261 rencontres avec les Merengues. Selon Bernard Morlino, le Hongrois était «le seul joueur au monde qui faisait peur au gardien, à 40 mètres de la cage». L’Argentin Alfredo Di Stefano, l’ancien gardien de l’ex-URSS, Lev Yacine, Edson Arentes Do Nacimento «Pelé» que Morlino considère comme «l’inventeur du football moderne», Diego Maradona, le Portugais d’origine mozambicaine, Eusebio, le Néerlandais Johan Cruyff, Michel Platini figurent également parmi les virtuoses du football. Mais avoir un virtuose dans son onze de départ ne suffit pas. Il faut qu’il ait le ballon. Les pit-bulls sont là pour récupérer et le donner aux virtuoses. Pour Morlino, les pit-bulls qui ont marqué de leur empreinte la planète foot sont : Norbert Stiles, Graham Souness, Harald Schumacher, Frank Rijkaard, Ronald Koeman, Gennaro Gattuso.
Les pionniers du ballon rond sont moins connus que les virtuoses et les pit-bulls, du moins pour la nouvelle génération. Parmi ces figures on peut citer Gabriel Hanot, Raoul Diagne, Matt Busby et Dominique Rocheteau. Comme leur nom l’indique, les remparts sont constitués des défenseurs et des gardiens de but : Daniel Passarella, Wim Suurbbier, Marius Trésor, Franco Baresi, Paolo Maldini, Rudi Hiden, Dino Zoff. Pour Morlino la lumière dans le football vient des stylistes encore appelés architectes. Dans cette catégorie, on retrouve le Franco-Marocain Larbi Ben Barek, le Brésilien Tostao, le Franco-Algérien, Rachid Mekhloufi, le Français Roger Piantoni, le Néerlandais Ruud Gullit ou encore l’Italien Roberto Baggio.
Les réfractaires sont comme des rebelles dans le football. A l’opposé des joueurs dociles, pleins d’abnégation, ils apportent, souligne Morlino, quelque chose de nouveau qui a pour nom le style. «Être réfractaire dans le football ne signifie pas n’en faire qu’à sa tête. Il s’agit plutôt de refuser les mauvaises consignes», explique-t-il. Dans ce lot Morlino cite Pierre Chayriguès, «le champion qui ne voulait pas être exploité», George Best, Socrates, le Franco-Malien, Jena Amadou Tigana, l’ancien enfant terrible du football anglais, Paul Gascoigne, le Bulgare Hristo Stoïkhov, l’Allemand Paul Breitner ou encore les Brésiliens Romario et Ronaldinho. Qui sont alors les rois du ballon rond ? «Au football, on est roi parce que le peuple vous a fait roi. On ne le devient pas par droit divin. Il faut le mériter», écrit Morlino. Dans cette liste «royale» on retrouve, entre autres, José Andrade, Raymond Kopa «le premier grand héros du football français», Garrincha, «un costaud à l’âme d’un rossignol», Bobby Charlton «a working class hero», Franz Beckenbauer «le footballeur qui chassa l’idée de perdre», Francisco Gento «Monsieur six coupes d’Europe des clubs champions», Kevin Keegan «l’attaquant de poche perforateur des surfaces de vérité».
Morlino termine avec les tireurs d’élite, «les footballeurs qui ramassent tous les suffrages du public parce qu’ils marquent des buts et les supporters vont au stade pour voir des buts». Cette liste des canonniers comprend plusieurs anciennes gloires (José Altafini, Sandor Kocsis, Justo Fontaine, Gerd Müller, Marco van Basten, Ronaldo, Raul) mais aussi de joueurs en activité comme le Portugais Ronaldo. Mais curieusement, notre compatriote et premier Ballon d’or africain, Salif Keïta «Domingo» et l’Argentin du FC Barcelone, Lionel Messi ne figurent nulle part dans «Portraits légendaires du football».
S. B. T.
