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Livre blanc sur le journalisme mondial : 2658 journalistes assassinés depuis 1990, dont 42 en 2020 et 235 actuellement en prison

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) vient de publier un document de référence dénommé le Livre blanc sur le journalisme mondial. Outre des études et des enquêtes sur la liberté d’expression, les conditions de travail, la jeunesse ou l’égalité des genres, la FIJ annonce dans ce document de 62 pages que 2658 journalistes ont été assassinés depuis 1990, dont 42 en 2020, et 235 sont actuellement en prison.

Selon le livre blanc sur le journalisme mondial, plus de 50 % de ces journalistes tués l’ont été dans les dix régions dont le taux de dangerosité est le plus élevé. Elles regroupent des pays qui ont essuyé des guerres, des violences, de la criminalité et de la corruption ou un effondrement catastrophique des pouvoirs public. L’Irak (339 tués) arrive en tête, suivi du Mexique (175), des Philippines (159), du Pakistan (138), de l’Inde (116), de la Fédération de Russie (110), de l’Algérie (106), de la Syrie (96), de la Somalie (93) et de l’Afghanistan (93). Ce qui fait un total de 2649 journalistes tués ces 30 dernières années.
Des chiffres ahurissants qui, ramené à la moyenne hebdomadaire, montre que deux journalistes ou travailleurs des médias meurent chaque semaine. Ce bilan unique donne une image plus exhaustive de l’ampleur des pertes de vies humaines dans le secteur des médias.
Pour la FIJ, il n’existe pas d’explication unique des raisons pour lesquelles les journalistes sont pris pour cibles, mais l’une des principales causes a toujours été les guerres et les conflits armés. « Les journalistes qui les couvrent s’exposent et risquent d’être blessés, enlevés, voire de subir un sort plus grave encore. Ces dernières années, l’engagement sur ce terrain d’organisations terroristes, constitue une nouvelle menace ».
De même, il ne faut pas sous-estimer les risques encourus par les journalistes locaux, car la plupart des consœurs et confrères assassinés sont des reporters locaux dont les noms ne font pas les grands titres dans les médias. « Ils sont différents des correspondants de guerre qui travaillent sur le front, qui risquent leur vie et sont parfois confondus avec des combattants. En fait, près de 75 % des journalistes tués dans le monde n’ont pas marché sur une mine terrestre, n’ont pas été abattus lors de tirs croisés et n’ont pas été victimes d’un attentat suicide. Ils ont carrément été assassinés par un tireur installé à l’arrière d’une moto, abattus ou poignardés près de leur domicile ou de leur bureau, ou retrouvés morts après avoir été enlevés et torturés, par exemple », indique la FIJ.

A en croire la FIJ, ces 30 dernières années, le massacre se poursuit, année après année, et s’est presque transformé en banal événement. « La FIJ a été en première ligne pour dénoncer le scandale de l’impunité et l’incapacité des gouvernements à traduire les tueurs en justice. Dans pas moins de 90 % des assassinats de journalistes dans le monde, il n’y a eu que peu, voire pas de poursuites. Dans deux tiers des cas, les tueurs n’ont pas été identifiés et ne le seront probablement jamais. Tuer un journaliste est donc pratiquement sans risque et le moyen le plus facile et le moins cher de faire taire des journalistes gênants. S’il arrive qu’un tueur à gages soit identifié et traduit en justice, dans la plupart des cas, ses commanditaires demeurent libres ».
42 journalistes tués en 2020
Depuis le début de l’année 2020, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a enregistré 42 assassinats de journalistes et de membres du personnel des médias (49 en 2019) dans des attaques ciblées, des explosions à la bombe et des tirs croisés dans 15 pays du monde.
Au 10 décembre 2020, la FIJ classe l’Amérique latine comme la région la plus dangereuse avec 15 meurtres, suivie de l’Asie-Pacifique avec 13 affaires de meurtres. L’Afrique et les pays arabes et le Moyen Orient ont enregistré six meurtres par région et sont en troisième position devant l’Europe avec deux assassinats.
Dans le classement pour 2020 par pays, le Mexique arrive en tête de la liste pour la quatrième fois en cinq ans avec 13 meurtres, suivi du Pakistan (5) tandis que l’Afghanistan, l’Inde, l’Irak et le Nigeria ont enregistré 3 meurtres chacun. Il y a également eu deux meurtres aux Philippines, en Somalie et en Syrie. Enfin, un journaliste a été tué au Cameroun, au Honduras, au Paraguay, en Russie, en Suède et au Yémen.
235 journalistes en prison dans le monde
Au moins 235 journalistes sont actuellement en détention dans 34 pays du monde. Tous ont été inculpés dans le cadre d’affaires en lien avec leur travail. La liste de la FIJ ne comprend pas les journalistes qui, tout en étant accusés, ont été libérés sous caution.

D.T. Konaté

Source: L’Investigateur

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