VIENNE (Reuters) – L’Iran a présenté des « solutions constructives » pour résoudre les questions en suspens dans les négociations sur son programme nucléaire, a déclaré mercredi un haut responsable iranien cité par l’agence de presse Isna, mais certains responsables occidentaux disent n’avoir rien reçu de neuf.
Les pourparlers sur le nucléaire, qui sont entrés dans leur dernière ligne droite à Vienne, ont été prolongés jusqu’à vendredi en raison de désaccords sur plusieurs points importants entre Téhéran et les grandes puissances.
« L’Iran a présenté des solutions constructives pour surmonter les divergences qui demeurent », a dit ce diplomate, qui n’est pas identifié par l’agence.
L’Iran ne fera preuve d’aucune flexibilité concernant les « lignes rouges » qu’elle s’est fixées pour parvenir à un accord avec les pays du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France, Allemagne), a-t-il ajouté.
Côté occidental, on laisse entendre que Téhéran n’a adressé aucune nouvelle proposition susceptible de sortir les négociations de l’impasse.
« Je n’ai rien vu de neuf en provenance d’Iran », a déclaré à Reuters un diplomate occidental proche des négociations, faisant écho à des déclarations semblables d’un autre négociateur.
S’exprimant devant des journalistes, un responsable américain a expliqué que les négociations étaient désormais dans une phase cruciale.
« Je crois que d’ici peu, soit nous aurons un accord, soit nous nous accorderons pour dire que nous ne sommes pas en mesure d’en trouver un », a-t-il dit.
L’Iran et les grandes puissances ont élaboré un projet d’accord auquel cinq annexes ont été adjointes, mais le texte contient encore de nombreuses pages blanches qui illustrent la persistance de nombreuses divergences.
« Le retrait de ces parenthèses paraît très, très, très compliqué », a dit à la presse un diplomate occidental.
ÉCHANGES MUSCLÉS
La Russie et la Chine, qui ne font pas mystère de leur réticence vis-à-vis des sanctions, ont laissé entendre qu’elles étaient favorables à une levée de l’embargo sur les armes et des sanctions onusiennes sur les missiles balistiques, mais elles ont malgré cela décidé de ne pas rompre les rangs et de demeurer au côté des autres puissances.
Pour certains diplomates occidentaux, le maintien de l’embargo sur les armes et des sanctions sur les missiles balistiques est essentiel pour garantir la stabilité de la région.
« Dans le contexte actuel, il y aurait quelque chose de politiquement indécent à résoudre la question nucléaire tout en donnant des fonds et la capacité d’importer et d’exporter des armes », a dit un responsable occidental.
Selon des diplomates, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif ont eu des échanges musclés lundi sur la question des sanctions de l’Onu. Téhéran maintient que le dossier des armes et missiles conventionnels ne peut être lié à son programme nucléaire.
« Il n’y a pas eu de claquement de portes, mais des échanges de point de vue assez chauds », a dit une source.
(Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame pour le service français)