Quarante-huit millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure de juin à août. Le nombre n’a jamais été aussi élevé depuis dix ans, résultat de l’insécurité, des chocs climatiques, du Covid-19 et des prix élevés, selon une analyse régionale de la sécurité alimentaire présentée hier par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, l’agence humanitaire OCHA, la FAO, l’Unicef, rapporte Reuters.
Rappelons que les pays de la région semi-aride du Sahel, dont le Mali et le Burkina Faso, font face à insurrection islamiste qui a tué des milliers de personnes et déplacé environ 2,5 millions de personnes. Un nombre record de 45 000 personnes au Sahel devraient faire face à une faim catastrophique, un niveau juste en deçà de la famine, selon les agences.
Les combats ont coupé les voies d’approvisionnement alimentaire dans certaines parties du sahel, a déclaré Alexandre Lecuziat, conseiller principal du PAM pour la préparation et la réponse aux situations d’urgence. “Nous voyons des zones complètement bloquées”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe à Dakar, expliquant comment le coût élevé de la location d’hélicoptères pour atteindre ces zones épuise les fonds disponibles pour acheter de la nourriture.
Dans l’ensemble, le PAM fait face à un déficit de $ 900 millions cette année dans la région, a-t-il déclaré.
La dépendance de la région aux importations l’a rendue vulnérable aux taux d’inflation mondiaux élevés, même si de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest ont connu une amélioration des précipitations en 2022 et une augmentation de la production céréalière. “Il est temps d’agir pour stimuler la production agricole afin d’atteindre la souveraineté alimentaire dans notre région”, a déclaré Robert Guei, coordinateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest.
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