Bamako, 17 sept (AMAP) Les responsables de l’hôtel Laïco Amitié et l’avocat de l’établissement, Me Aliou Abdoulaye Touré, ont rencontré la presse, mercredi, pour donner la «vraie version» des faits relatifs au licenciement d’une partie du personnel par la direction de l’établissement de tourisme.
Pour rappel, ce congédiement pour motif économique opéré par l’hôtel concerne 66 employés sur les 157 travailleurs que comptait l’entreprise. Tous étaient sous Contrat à durée indéterminée (CDI).
Prenant la parole en premier, le directeur général de la société tunisienne «Granada», qui gère l’hôtel de l’Amitié, Karim Debbeche, a rappelé les conditions dans lesquelles son groupe a pris les commandes de l’entreprise. «Nous avons commencé officiellement nos activités au mois de mars 2020. Malheureusement, au bout de quelques semaines, est survenue la crise sanitaire de la Covid-19. Nous étions obligés d’y faire face. Il fallait envoyer certains employés en chômage technique. Et nous étions le dernier hôtel de la place à avoir procédé à la mise en chômage technique d’agents», a expliqué M. Debbeche. L’administrateur général a ajouté que cette décision imposée par la conjoncture a été prise « à contrecœur pour sauver l’entreprise et des emplois ».
« Malheureusement, les représentants des travailleurs auprès de la direction n’ont pas collaboré », a-t-il regretté. «Nous avons adressé une liste de personnes licenciées aux délégués du personnel, avec des critères de licenciement tels que mentionné par l’article L48 du Code du travail, mais les délégués ont boycotté les réunions», a déploré le patron du groupe «Granada». « Lorsque la situation financière s’améliorera, le personnel licencié sera prioritaire lors du recrutement, cela conformément à la loi », a-t-il promis.
Abondant le même sens, l’avocat de l’établissement hôtelier, Me Aliou Abdoulaye Touré, a insisté sur le fait que «le secteur de l’hôtellerie a été touché par la crise sanitaire ». « Malgré ce contexte difficile, l’hôtel Laïco Amitié a fait l’effort, en tentant de sauver ce qui peut l’être. Et c’est conformément à la réglementation en vigueur au Mali qu’il a été amené à faire de telle sorte que des employés soient mis en chômage temporaire», a défendu Me Touré.
Selon lui, l’article 35 du Code du travail au Mali prévoit « la possibilité donnée à l’employeur, lorsqu’il traverse des moments difficiles, de procéder à la mise en chômage temporaire ». « A un moment donné de la crise, on était obligé de dépasser le stade du chômage technique pour aller véritablement au licenciement pour motif économique», a-t-il argumenté, ajoutant que son client a, scrupuleusement, respecté les procédures tout au long des deux procédures.
Me Touré a déploré le comportement du personnel licencié qu’il accuse de proférer «des injures», sur des pancartes et des banderoles, à l’encontre de la direction de l’hôtel et à l’endroit des travailleurs dont les emplois ont été préservés.
Tout en rappelant que l’hôtel est ouvert au dialogue, il a ajouté que « ces actes ne peuvent pas restés impunis dans un Etat de droit ».
La conférence de presse a enregistré la présence du Président directeur général (PDG) de l’hôtel Laïco Amitié, Aldbea Imhamed.
Babba B. COULIBALY