En Libye, le Parlement basé à Tobrouk dans l’Est du pays, a désigné, jeudi le 10 février 2022, à l’unanimité, l’ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, pour succéder à Abdelhamid Dbeibah au poste de Premier ministre intérimaire. C’était suite à un vote controversé. Par ailleurs, le pays se retrouve, depuis, avec deux Premiers ministres.
A la suite du vote controversé au parlement, qui a plébiscité l’ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, pour succéder à Abdelhamid Dbeibah au poste du Premier ministre, la Libye se retrouve avec deux dirigeants. Aussitôt, l’Onu a réagi à travers son porte-parole, Stéphane Dujarric qui a déclaré que son organisation continue de soutenir le Premier ministre intérimaire destitué par le parlement libyen.
Par ailleurs, l’Agence France Presse annonce dans un rapport que « dans ce qui s’apparente à un coup de force institutionnel du camp de l’Est libyen contre celui de Tripoli, le Parlement siégeant à Tobrouk a désigné l’influent ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha pour remplacer Abdelhamid Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire ».
À son arrivée jeudi soir à l’aéroport de Mitiga, près de la capitale, en provenance de Tobrouk, Fathi Bachagha a promis “d’ouvrir un nouveau chapitre”, en “tendant la main à tous”. Il a ensuite “remercié Abdelhamid Dbeibah pour le travail accompli pendant cette période difficile”, en se disant “confiant du souci du gouvernement à respecter les principes démocratiques”. Cet ancien pilote de chasse dispose de deux semaines pour former un gouvernement et le soumettre au Parlement, rapporte nos confrères de l’AFP.
Reste à savoir si Abdelhamid Dbeibah acceptera de céder le pouvoir, alors même qu’il a assuré à plusieurs reprises qu’il ne le céderait qu’à un gouvernement sorti des urnes, indique le média Français.
En effet, le gouvernement du Premier ministre Dbeibah a été mise en place sous la houlette de des Nations Unies, pour mener la transition jusqu’aux élections présidentielle et législatives, qui étaient prévues en décembre avant d’être reportées sine die. Cela, après plusieurs années de conflits armés et de divisions dans le pays, selon AFP.
En effet, le rapport de l’AFP indique que ce report avait été décidé sur fond de désaccords persistants entre un pouvoir à l’Est incarné par le Parlement et le maréchal Haftar et un autre à l’Ouest autour du gouvernement de Tripoli et le Haut Conseil d’État. « Alors que ce report se profilait, Fathi Bachagha – l’un des candidats le plus en vue de l’Ouest libyen à la présidentielle – s’était rapproché du camp rival en se rendant à Benghazi. Il y avait rencontré le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen et chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL). L’ANL a d’ailleurs salué jeudi la désignation de Fathi Bachagha comme Premier ministre et affirmé “soutenir la décision du Parlement », annonce-t-il.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS