L’ancien footballeur libérien, Georges Weah, institué, le 22 janvier dernier, à la présidence de la République du Libéria, annonce lundi devant la Sénat et les parlementaires sa volonté d’apporter des réformes dans la gouvernance de ce pays dont il est maintenant le nouveau chef.
En effet, dès son premier discours devant la nation, Georges Weah n’hésita pas à faire comprendre son intention de procéder à des réformes en vue de faire sortir le pays de sa situation de crise. La première réforme qu’il a l’ambition de réaliser constitue la réduction de son propre salaire de 25 % : « Je vous annonce aujourd’hui, avec effet immédiat, que je vais réduire mon salaire et mes primes de 25 %. » En conséquence, il invite ses parlementaires à bien vouloir faire comme lui.
Cette réforme est nécessaire pour le redressement de l’économie libérienne ; une économie affaiblie par deux guerres civiles successives : celle de 1990-1999 et celle de 1999-2003. Ces treize ans de guerre politique ont contribué à appauvrir le pays économiquement, humainement voire politiquement. Georges Weah, en patriote, se montre soucieux et conscient de tous les problèmes dont souffre son pays et est prêt à se sacrifier pour l’intérêt de toute la nation.
La deuxième réforme qu’il tente d’apporter dans ce pays autrefois meurtrie est de réviser sa constitution afin d’écarter de ses principes tout aspect raciste ou discriminatoire envers les autres peuples. Car, constate-t-il, lors des guerres libériennes, sa population a trouvé refuge chez les autres peuples. À cet égard, devoir de reconnaissance exige que le Libéria se montre accueillant envers les autres peuples. Pour se faire, l’article de la constitution réservant la citoyenneté libérienne aux « personnes de couleurs » sera révisé parce qu’il est « inutile » et « raciste. »
Georges Weah se montre d’ores et déjà un homme exceptionnel en plus de l’exceptionnalité dont il a fait preuve en devenant chef d’État en tant que footballeur. Nous avons rarement vu dans l’histoire des démocraties africaines, un président diminuant son propre revenu en matière de salaire afin de vouloir rehausser l’économie du pays. Ce que songent les autres dirigeants, c’est commencer par augmenter leur salaire avant de songer à leur État. Or, ces comportements contribuent à aggraver la crise dans ces États. Outre cet aspect, il convient de faire remarquer également que les dirigeants africains ne songent à revoir la constitution de leur pays que lorsqu’ils touchent à la fin de leur mandat, moyen pour eux de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Ce régime de l’ex-footballeur, s’il continue ainsi, doit servir de modèle pour les autres États africains et surtout les chefs d’État qui doivent prendre conscience comme fait Georges Weah qu’ils sont au pouvoir pour l’intérêt du peuple et non pas pour se remplir les poches en remettant le pays à genoux.
Fousseni TOGOLA, journaliste-blogueur à Doniblog.
Le Pays