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Libérée, Sophie Pétronin déclare déjà vouloir revenir au Mali

L’ex-otage, « en pleine forme », souhaite s’assurer que l’organisation d’aide aux enfants qu’elle dirigeait continue à fonctionner convenablement.

Sophie Pétronin n’est pas en colère. Tout juste libérée au Mali, la Française a déclaré jeudi 8 octobre son intention de retourner à Gao, dans le nord du pays, pour s’assurer que l’organisation d’aide aux enfants qu’elle dirigeait avant d’être enlevée il y a près de quatre ans continuait à fonctionner convenablement. « Je vais aller en France en Suisse et après je vais revenir voir un peu ce qui se passe ici », a-t-elle dit dans une rencontre avec des journalistes à l’ambassade de France à Bamako. « J’ai pris l’engagement pour les enfants, ça fait presque quatre ans que je n’ai pas vu comment se déroulent les programmes », a-t-elle dit en invoquant les actions de son organisation contre la malnutrition et en faveur des enfants orphelins.

Elle s’est dite heureuse d’avoir appris que son assistant avait pu prendre la relève en son absence. « Il faut quand même que j’aille jeter un œil et les saluer parce que j’ai pris cet engagement. Si vous prenez un engagement, allez au bout de votre engagement, sinon vous aurez perdu votre raison d’être sur cette terre », a-t-elle dit. Son fils Sébastien Chadaud, arrivé mardi à Bamako et présent à ses côtés, a refréné son ardeur en disant que cela se ferait « en toute sécurité ». « Attends-toi à ce que je cadre certaines choses, tu n’iras pas où tu veux », a-t-il dit après s’être beaucoup investi en sa faveur.

« Je me suis accrochée, j’ai tenu, j’ai beaucoup prié »

L’humanitaire a par ailleurs dit n’éprouver « aucune colère ». Dans un entretien distinct avec l’Agence France-Presse et Radio France Internationale, elle a dit faire « partie de la famille gaoise » (de Gao) et esquissé une vision dédramatisée de ce qu’avait été sa captivité. Le temps lui a paru « un peu » long, « mais j’ai transformé la détention, si on peut dire, en retraite spirituelle ». « J’étais dans l’acceptation de ce qui m’arrivait et j’ai pas résisté, et puis voilà, je m’en suis sortie », a-t-elle dit. Cela « se passait bien, l’air était sain, bon […]. Je me suis accrochée, j’ai tenu, j’ai beaucoup prié parce que j’avais beaucoup de temps, je me suis promenée, j’ai bien mangé, j’ai bien bu, de l’eau fraîche hein ! »

Sophie Pétronin a indiqué qu’elle pouvait écouter la radio et que ses gardiens, sur lesquels elle n’a pas fourni de précisions, lui faisaient passer des messages ou des vidéos, comme l’une dans laquelle son fils lui disait : « Tiens bon. » Elle lui a rendu hommage : « Mon fils est un battant, mais dans la famille, nous sommes tous des battants. »

Elle s’est par ailleurs gardée de parler de ses gardiens comme de « djihadistes ». « Appelez-les comme vous voulez, moi, je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime », a-t-elle dit. Elle a invoqué des accords passés qui n’auraient pas été tenus et qui provoqueraient les hostilités actuelles. Gouvernement et groupes armés « trouveront le chemin pour la paix, je le leur souhaite en tout cas vivement », a-t-elle déclaré. Elle s’est enfin dite en « pleine forme ».

Source AFP

Source: lepoint

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