Ces libérations étaient attendues depuis six mois pour Soumaïla Cissé, depuis quatre années pour Sophie Pétronin. Mais avec encore plus de force et d’espoir depuis le week-end dernier. Annoncées à plusieurs reprises, ces libérations ont finalement abouti jeudi soir. Mais ce temps d’attente suscite des interrogations.
Les présumés jihadistes qui ont servi de monnaie d’échange pour la libération de Sophie Pétronin et de Soumaïla Cissé ont été sortis des prisons maliennes pendant le week-end. Dès lundi, la plupart était déjà regroupée à Tessalit, dans les confins du nord du Mali. Soumaïla Cissé a expliqué cette nuit avoir été « informé » de sa mise en liberté ce jour-là. Et c’est le lendemain, mardi, selon le communiqué officiel des autorités maliennes, que l’échange est effectué. Qu’il est effectué ou qu’il commence ? Si la libération des otages a eu lieu le mardi, pourquoi l’information n’est-elle officialisée que le jeudi soir ? À quoi correspond ce laps de temps ? Interrogé par RFI, le président de la cellule malienne de crise affirme que c’est le temps qu’il a fallu aux otages pour rallier la base militaire de Tessalit. Le lieu de l’échange étant très reculé. Soumaïla Cissé, lui, évoque, sans préciser, un « protocole de sécurité ».
Mardi et surtout mercredi, alors que les réseaux sociaux et certains médias commencaient à donner publiquement l’information de cette libération – déjà faite selon les uns, en cours selon les autres –, les proches des otages et les autorités demandent de rester prudent et de ne rien évoquer tant que la confirmation de la libération n’est pas officielle. Mesure de sécurité ou mise en garde pendant que les négociations continuent, jusqu’au bout, sur le terrain ?
De nombreuses sources évoquent plutôt des blocages liés aux combattants jihadistes attendus : ils sont aux environ de 200, mais certains noms, des cadres importants d’al-Qaïda au Maghreb islamique, manqueraient à l’appel. À ce stade, aucun acteur officiel des négociations ne s’est exprimé sur le sujet.
C’est l’effort de tout le monde.
Ousmane Issoufi Maïga, chef de la cellule de crise
Source: RFI