La présence du député et non moins fils aîné du chef de l’Etat, Karim Keita, aux différentes étapes du passage d’Emmanuel Macron à Gao aura été si dense qu’elle continue de défrayer la chronique au Mali et ailleurs. Et pour cause, l’élu parlementaire, au détour de son statut de président de la commission «Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale», a tenté partout de surplomber le décor en faisant même ombrage par moment à son père, le président de la République.
Première incongruité «synarchique» : le père, en passant en revue les corps constitués avec son illustre homologue, était tenu de présenter le fils au même titre que toute sa suite et avec sa double casquette d’officiel et d’hériter. Les caméras de media internationaux ont beau jeu de vouloir survoler la présentation de Karim Kéïta au passage des deux chefs d’Etat, leurs efforts d’autocensure n’a réussi à mettre sous l’éteignoir un épisode, dont la trivialité pouvait se jauger à l’anxiété du chef de file des députés à Gao.
Autre incongruité «synarchique» : la mise en scène à laquelle le président de la Commission parlementaire défense et sécurité s’est prêté lors de la rencontre des deux chefs d’Etat avec le staff dirigeant de la force Barkhan au Mali. On a pu l’apercevoir aux premières loges aux côtés du chef dudit commandement à une place que n’aurait jamais occupée un autre élu de même rang même si la rencontre relevait de son domaine. Là également, l’image a fait le tour de la planète et mis en exergue les proportions d’ancrage familial dans l’ordre protocolaire ainsi que la conception familiale de la gestion des affaires publiques.
A. KEITA