Inertie dans les actions gouvernementales. Evoquée comme principale raison du départ de l’ancien premier ministre, Modibo Keïta de la primature, les dernières évolutions sur le terrain laissent croire que cette inertie avait été savamment orchestrée par des prédateurs politiques.
Modibo Keïta est parti. Cadre valeureux au regard de son passé lointain, il est sorti cette fois-ci par la petite porte sous le règne IBK. Appelé par son jeune frère IBK pour redresser la barre des affaires ; flatté par ce même IBK comme un homme sage et intègre, Modibo Keïta a été poussé vers la sortie pour manque de résultat, mais aussi comme responsable de la détérioration de la situation sur le terrain.
La grogne sociale, le problème du nord, les choses évoluaient de mal en pis. Dans la capitale malienne, Modibo Keîta n’a pas été capable de mettre fin aux grèves des agents de santé et les enseignants. Au nord du Mali, il n’y a pas eu de terrain d’entente qu’en à la mise en place des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudenit… Ces raisons soutenues par la convention de la majorité présidentielle par-delà le peuple malien, sont aujourd’hui un mauvais souvenir.
Une semaine après sa nomination, le gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga a engrangé des résultats. La grève de la santé est finie, les autorités intérimaires sont installées.
Les revendications, Abdoulaye Idrissa Maîga semble tout accepter. Les 9 points des agents de santé validés a fait l’objet d’un communiqué officiel. A Tombouctou, les doléances du Congrès pour la Justice dans l’AZAWAD (CJA) ont été aussi satisfaites. Le groupe armé a aussi fait un communiqué afin d’exprimer sa joie d’avoir gain de cause.
Ces faits prouvent que l’Etat s’est vu finalement contraint de céder. Qui a donné l’ordre de tout accepter ? Certainement le Président de la République car c’est lui seul qui a le dernier mot. Cela veut que sous Modibo Keïta, ce résultat était aussi possible. Alors pourquoi ne l’a-t-il pas obtenu ? Où était IBK en ce moment ?
Ces camarades politiques l’avaient-ils mis la pression pour qu’il se débarrasse de son grand frère bien aimé ?
Une chose est sûre. Modibo ne faisait plus l’affaire de la CMP. Cette même majorité qui l’avait soutenu face à la motion de censure de l’opposition avait menacé à son tour de faire partir Modibo au cas où IBK refuserait via une motion de censure. Cela veut dire qu’il était la cible des prédateurs politiques qui voilaient le dévorer à tout prix. Ces politiques, surtout le RPM, voulaient la primature pour probablement deux hypothèses : chercher à rectifier le tir afin de gagner la confiance du peuple pour second mandat ou sachant bien que la défaite est si proche profiter du peu de temps qui leur reste.
Ces politiques alliés d’IBK peuvent même être considérés comme les vrais instigateurs du climat qui régnait sur le terrain ; une stratégie certainement pour faire sauter le PM.
Boubacar Yalkoué