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L’EX-chef d’état major général Ibrahim Dahirou Dembélé : Ne s’est-il pas dressé contre certaines dérives de l’ex-junte militaire ?

Depuis un certain temps, l’ex-chef d’Etat major général des armées, le général Ibrahim Dahirou Dembélé est sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête sur les 21 bérets rouges disparus. Le cas de cet officier intègre embarrasse l’opinion publique qui n’arrive pas à se retrouver dans cette affaire couverte de tournures ou de mig-mag.

Ibrahima-Dahirou dembele

Suite à l’affaire relative à la disparation de 21 bérets rouges, lors de la transition dans notre pays, depuis quelques mois, l’ex-chef d’Etat major général des armées de notre pays  est placé sous contrôle judiciaire. Une frange importante du peuple malien n’arrive pas du tout à comprendre le cas de cet officier supérieur intègre qui a donné le meilleur de lui-même durant 16 ans sur le terrain pour assurer la sécurité des personnes ainsi que de leurs biens. Après tout ce temps, les uns et les autres avaient fondé beaucoup d’espoirs sur la décision de la Cour d’Appel relative à un éventuel abandon des charges contre ce dernier. Mais malheureusement, fin décembre 2015, cette cour, à l’issue d’une audience a décidé d’envoyer le dossier de l’ex-chef d’Etat major général devant la Cour d’assises, à la surprise générale. Selon les constats, beaucoup de facteurs plaident pour l’innocence de l’ex-chef d’Etat major général des armées. Le général Ibrahima Dahirou Dembélé s’est battu corps et âme pendant la transition pour la restauration de l’intégrité territoriale. Il ressort de nos investigations qu’il s’est dressé contre certaines dérives de l’ex-junte militaire. Cela permet aisément de comprendre que le général Dembélé n’a ménagé aucun effort pour que des militaires proches de l’ex-Comité National  pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (Ex-CNRDRE) ne réalisent pas certains de leurs projets. Car, ces projets comme l’attribution des grades exceptionnels à certains de leurs camarades pouvaient être grave de conséquences pour notre pays. La quasi-totalité de la population malienne se souvient encore des difficultés liées à l’attribution des grades exceptionnels à certains éléments de la Police Nationale proches de l’ex-junte militaire. Cette affaire a été marquée par des affrontements  avec des coups de feu entre policiers.

Les uns et les autres se rappellent encore que cet officier supérieur plus jamais intègre a été cité à plusieurs reprises comme un bon exemple par la France. Selon des estimations, le général Dembélé fait l’objet d’une poursuite judiciaire qui est loin de prouver sa responsabilité dans le malheureux incident survenu entre les bérets rouges et les bérets verts de notre armée. Il ressort des données que ce dernier s’est personnellement investi pour que cette brûlante affaire ne prenne pas une autre tournure au désavantage de tous. Il faut donc comprendre par là, qu’il a joué un rôle extrêmement important dans la résolution de cette crise entre les éléments d’une même armée nationale. D’une manière ou d’une autre, il serait reproché à l’ex-chef d’Etat major général des armées d’avoir inséré les noms des bérets rouges disparus sur la liste des militaires qui devraient être déployés sur le théâtre des opérations au nord. Par rapport à cette situation, les uns et les autres se posent la question suivante : Le chef d’Etat major des armées a-t-il ce pouvoir, étant donné que l’armée est une chaîne dont tout un chacun joue un rôle extrêmement important ? A partir de cette question, certains se demandent, s’il n’y a-t-il pas une cabale dans cette affaire.

Nul doute, il revient aux autorités judiciaires de répondre à cette question qui laisse à réfléchir. Les uns et les autres n’hésitent pas à confirmer qu’il ne revient pas au chef d’Etat major général des armées d’établir la liste des militaires devant intervenir sur le théâtre des opérations. Par contre, c’est au chef des opérations militaires au niveau de l’Etat major, en collaboration avec les responsables des différentes unités de constituer la liste des militaires. Dans cette dynamique, le chef d’Etat major général des armées a pour rôle principal d’apposer sa signature sur le document de la liste élaborée par le chef des opérations militaires au niveau de l’Etat major en collaboration avec les responsables des différentes unités. Cela  permet d’établir qu’il n’est pas évident que le chef d’Etat major connaisse les militaires qui font partie de la liste. Car, il n’a pas d’influence sur la composition de cette liste.

« Si on veut juger Dahirou parce qu’il a signé la liste, il faut que la justice appelle ceux qui ont établi cette liste. Un chef d’Etat major général  ne fait pas de liste. C’est pourquoi, au niveau de chaque armée, il y a un chef d’Etat major (armée de terre, armée de l’air, garde nationale, gendarmerie) pour gérer  le volet administration  de leurs personnels. Le chef d’Etat major général coordonne leur action et ne commande pas directement les hommes, son devoir est de demander la liste aux Etats majors pour l’envoie des militaires aux combats. Il fait la décision pour les mobiliser, c’est sa signature qui autorise le ministre de la Défense à payer les primes d’alimentation, les primes de risque et le carburant sans lesquels ils ne pourront pas aller en guerre. C’est aux commandants des troupes et au chef des opérations de compter les militaires et de rendre compte au chef d’Etat major si la liste est conforme à l’effectif des militaires présents physiquement. Le chef d’Etat major ne peut pas dire qu’un militaire est mort (en temps de paix comme en temps de guerre). Il revient à ceux qui commandent les hommes d’informer par message écrit, et lui à son tour informe le ministre de la Défense et le Président de la République, Chef Suprême des Armées. Le Général Dahirou ne peut insérer les noms des bérets rouges morts dans une liste, puisqu’il ne tape pas de liste et personne ne peut faire pression sur lui car il sait ce que représente la vie d’un soldat après avoir passé 16 ans au nord en train d’enterrer ses propres camarades. Si on veut dire que c’est le général Sanogo qui le commandait, il n’allait pas retirer les armes et les militaires à Sanogo après les événements du 30 septembre 2013 et le faire descendre à Bamako. Si on a arrêté le général Sanogo à Bamako, c’est que quelqu’un l’a fait décembre à Bamako. Le général Dahirou a toujours servi son pays avec loyauté et dévouement et son degré d’instruction, et sa dignité militaire lui exige de se soumettre à la loi. Il a toujours été respecté et écouté par les bérets rouges dont la plus part a suivi des formations avec lui, et il a formé plus d’une vingtaine d’officiers parmi eux (à Kati en 1998 et à Koulikoro 1999-2001). L’aide de camp de Dahirou était un béret rouge, le Lieutenant Adama Kaba, ses meilleurs amis étaient bérets rouges, y compris le Colonel Abdina Guindo qu’il fréquentait depuis 2002 jusqu’aux événements du 30 Avril 2012 qui les a séparé », ressort nos investigations.

QUI EST IBRAHIMA DHIROU DEMBELE ?

Le Général de Brigade Ibrahima Dahirou Dembélé est né le 9 Janvier 1967 à  Ségou (République du Mali). Originaire du Prytanée Militaire de Kati (1ère promotion 1981-1967), il rentre à Ecole Militaire Interarmes (EMIA) de Koulikoro en 1988. A sa sortie de l’Ecole en 1991, il est affecté au 11èME Bataillon d’Infanterie  Motorisée de Kidal où il est nommé successivement chef de section puis commandant de compagnie.

Après  sa spécialisation à l’Ecole d’Application de l’Infanterie de Montpellier en 1994, il commande la compagnie d’intervention rapide de SEVARE (DAMI) de 1994 à 1999 avec un stage de formation des commandants d’unité en 1997 en France. De 1999 à 2001 il est  instructeur et directeur adjoint à l’EMIA puis devient officier d’Etat-major au niveau de différents régiments et Régions Militaires du Nord (Tessalit, Gao) entre 2001 à 2003.

Nommé chef de division « enseignement-formation » à la direction des Ecoles Militaires en 2004, il rejoint par la suite l’Ecole d’Etat-major de KOULIKORO où il servira d’abord comme professeur de groupe en 2007 et devient Directeur des études en 2009, parallèlement il donnait des cours a l’Ecole de Maintien de la Paix « Me. Alioune Blonden Beye » aux observateurs militaires de l’ONU et de l’UA en qualité d’instructeur non permanent de 2005 à 2008.

Il fut désigné en 2009 pour l’Ecole de Guerre à Bandung en République d’Indonésie, à son retour en 2010, il devient commandant de Groupement Tactique Interarmes (GTIA) à TESSALIT dans le cadre du Comité d’Etat-major Opérationnel Conjoint (CEMOC) et repartira à nouveau en République d’Indonésie en 2011 pour compléter sa formation en Stratégie à l’Institut de la Défense Nationale d’Indonésie à Jakarta où il obtient son Master en Etude Stratégique de Résilience Nationale. En Mars 2012, suite aux troubles politico-militaire survenus au Mali, il fut appelé par son pays le 6 Avril 2012 pour occuper le poste de Chef d’Etat-major Général des Armées. Le Général de Brigade Ibrahima Dahirou Dembélé totalise seize (16) années de service au Nord du Mali (2  ans à Kidal, 5 ans à Tessalit, 2 ans à Gao, 5 ans à Nampala, 2 ans à Léré) et s’est distingué comme un instructeur hors pair.

Il est décoré de plusieurs médailles comme la Médaille Commémorative de Campagne du Mali 1994, Médaille Commémorative de campagne Flamme de la Paix 1996, la Croix de la Valeur Militaire du Mali en 1996, la Médaille des Nations Unies Liberia (UNMIL) commandant des Opérations du contingent Malien 2003-2004, la Médaille Mission des Nations Unies au Sud Soudan (UNMIS) Observateur Militaire 2006-2007, la Médaille d’Or du Ministère de la Défense de France 2009, Chevalier de l’Ordre National du Mali en avril 2013, Médaille de la Sécurité de l’Union Européenne en Septembre 2013, Médaille Commandeur de l’Ordre National du Mérite de la France en Octobre 2013.

Tougouna A TRAORE

Source: Autre presse

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