Le syndicat des douanes a décidé de retirer son préavis de grève à la suite d’un dialogue direct avec le directeur général des douanes qui a pesé de tout son poids pour empêcher un débrayage des gabelous
Depuis quelques jours, la grève annoncée des douaniers défraie les chroniques. En effet, le principal syndicat des douanes a déposé un préavis de grève. Les négociations avec les syndicalistes ont été intenses, longues, mais surtout fructueuses, selon une source anonyme dudit syndicat.
« Il faut être honnête, la personnalité du directeur général des douanes a fortement pesé dans la balance. Il est engagé dans son travail et il bénéficie du respect de tous.
Heureusement, un dénouement heureux a été trouvé entre la Hiérarchie Douanière et nous » indique un contact bien introduit qui, du reste, a confirmé que la grève n’aura pas lieu.
Il faut dire que cette entente va de l’intérêt de notre pays à un moment où, l’année fiscale tend vers sa fin et que les difficultés sociales et sécuritaires n’ont guère faibli.
En effet, l’Etat est assailli de contraintes, notamment, d’ordre sécuritaire qui font de lui un assoiffé de liquidités dans les caisses du trésor public.
Dans de telles conditions, une grève des gabelous serait fatale pour l’économie malienne. Voilà la principale raison qui a amené le patron des douaniers à peser de tout son poids pour ramener les syndicalistes sur la table des négociations, afin d’annuler leur préavis de grève.
Que voulait le syndicat des gabelous ? Le principal point de discorde s’appelle CET (Centre d’Expertise Technique). Recommandation du Fond Monétaire International et ratifié par le Mali, cette réforme est contestée par le syndicat des douanes. Malgré les réunions internes à ce sujet, les syndicalistes ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour l’annulation de l’affectation des agents des douanes à cette structure.
Dans ce contexte particulier, le Directeur General des Douanes, Mahamet Doucara, a pris la sage décision de convaincre sa hiérarchie aux fins de suspendre l’application de la décision d’affectation.
Ce sentiment patriotique et le sens du dialogue et de l’action concertée, dont le patron des gabelous a fait montre a séduit plus d’un dans les rangs des douaniers. « Vraiment, j’ai été agréablement surpris par le geste du DG parce qu’il a mis en avant l’intérêt de la nation en cette période de forte pression fiscale et aussi celui des agents des douanes, » confie un gabelou.
Le CET n’est pas la seule revendication du syndicat des douanes. Il revendique aussi de meilleures conditions de travail des agents dont certains accomplissent leur devoir dans des bureaux rafistolés.
En effet, l’Etat a récemment vendu des bâtiments abritant de structures importantes des douanes (Guichet Unique, Direction régionale des douanes du District, Brigade mobile d’Intervention de Bamako, etc.)
Aussi, le syndicat a-t-il légitimement demandé aux pouvoirs publics la diligence des travaux de construction du nouveau bâtiment, sis à Samanko II ainsi que le dallage des cours des directions régionales des douanes. La douane étant le cordonnier mal chaussé.
Ainsi, la bombe est désamorcée en douceur par la seule force du dialogue et du leadership du directeur général des douanes, qui se bat, chaque jour que Dieu fait, pour minimiser les conséquences des multiples crises (que le Mali connaît) sur les recettes douanières.
En clair, la grève projetée pour cette fin de mois n’aura pas lieu, au grand bénéfice des caisses de l’Etat et des douaniers rompus à la tâche.
La rédaction
Canard Déchaîne