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Levée des sanctions contre le Mali: le malaise gagne la CEDEAO

L’éléphant très attendu est arrivé avec un pied cassé. Cet adage illustre bien l’issu du sommet de la CEDEAO tenu ce samedi 4 juin à Accra sur le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina Faso. La rencontre n’a débouché sur aucune décision alors qu’il était attendu notamment la levée de l’embargo. A défaut d’accord entre les chefs d’État, le sujet sera réexaminé lors prochain sommet ordinaire programmé le 3 juillet. Ce report est le signe d’un malaise patent entre les dirigeants de la CEDEAO qui peinent à se mettre d’accord sur le Mali. 

 

Des chefs de la CEDEAO et de l’UEMOA s’étaient encore donnés rendez-vous à Accra ce 4 juin avec à l’ordre du jour : l’examen de la situation politique du Mali, de la Guinée-Conakry et du Burkina Faso, tous dirigés par un pouvoir transitoire consécutif à des coups d’État qui s’y sont déroulés.

L’espoir du peuple malien envers ce sommet à l’issue desquels il était attendu la levée des sanctions prises le 9 janvier dernier contre notre pays, a été encore une fois déçus.

À la grande surprise, la rencontre n’a débouché sur aucune décision à défaut d’accord entre les chefs d’État au grand du Peuple du Mali et des pays de la sous-région qui souffrent le martyre. Selon des sources qui étaient sur place, le Niger, le Nigéria et le Ghana se sont opposés à la levée des sanctions contre le Mali. Or, la décision est prise à l’unanimité.

Outre la durée entre 16 à 18 mois, des responsables de la CEDEAO redoutent la confiance des autorités de Transition du Mali qui n’ont pas honoré leur promesse initiale de respecter le délai des 18 mois de la Transition, conformément à la Charte adoptée lors des concertations nationales.

Toutefois, sur le Mali, la Conférence salue les efforts déployés par le Médiateur de la CEDEAO en vue de parvenir à un calendrier acceptable pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles et décisions de la CEDEAO et de l’Union africaine.

L’Autorité décide de demander au Médiateur au Mali de poursuivre ses efforts et de finaliser les discussions avec les Autorités de Transition.

En conséquence, l’Autorité décide de maintenir les sanctions prononcées le 9 janvier 2022, de poursuivre le dialogue en vue de parvenir à un accord pour assurer une levée progressive des sanctions au fur et à mesure que les critères de la transition sont atteints.

Par ailleurs, elle appelle les partenaires à accroître leur soutien humanitaire au Mali.

Enfin, le sommet a décidé d’examiner la situation au Mali lors de son prochain sommet ordinaire du 3 juillet 2022.

En prélude à cette réunion, des discussions marathon ont été entamées, d’une part, par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop et, d’autre part, par le président togolais dont l’implication a été sollicitée par le Mali.

L’objectif de ces discussions était de tenter de trouver un accord avec la CEDEAO en vue de la levée de l’embargo sur notre pays.

Plusieurs chefs d’État étaient d’ailleurs très optimistes pour une sortie de crise entre la CEDEAO et le Mali, à l’image du président sénégalais qui lors d’une interview accordée le vendredi 27 mai à nos confrères de Africa Média.

«La CEDEAO doit continuer à travailler avec le gouvernement de la Transition, je pense qu’on peut arriver à trouver un accord. Il est souhaitable que cet accord soit trouvé. Pour cela, j’invite le gouvernement malien à fournir tous les efforts. J’invite aussi la CEDEAO à plus de flexibilité pour que finalement le peuple malien puisse sortir de cette situation » avait exhorté le président SALL.

Pour lui, il y a une nécessité d’aller à une décrispation de la situation qui pèse plus sur la population que sur les autorités de la Transition.

« Ce ne sont pas les autorités de la Transition qui sont les plus fatiguées dans cette crise », avait-il insisté.

« Je suis sûr que lors du prochain sommet du 4 juin, ce sujet devra trouver une solution », avait annoncé le président Macky SALL.

Encore une fois de plus, la CEDEAO a raté l’occasion de compatir avec la souffrance des peuples de l’espace de la CEDEAO qui souffrent des conséquences de ces sanctions venues fragiliser davantage nos économies qui étaient déjà affectées par l’impact de la covid-19 et de l’insécurité.

Ces facteurs ont contribué également à aggraver la situation humanitaire dans l’espace CEDEAO.

De même, c’était une occasion pour la CEDEAO de tirer les enseignements de ces mesures prises contre le Mali à l’absence de tout texte qui les prévoient. Ainsi, la levée de ces sanctions n’est pas de rendre un service seulement au Mali, elle allait permettre également à la CEDEAO de se remettre dans le sens des textes qui la régissent.

Dans tous les cas, l’absence de décision lors de ce sommet témoigne un malaise au sein de la CEDEAO où les divergences empêchent les chefs d’Etat de décider.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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