Les grands esprits discutent des idées, les gens normaux des faits, les esprits mesquins jasent sur les autres. (Aménophis Issiaka Traoré, Ligue Panafricaine Umoja, LP-U, Discours Panafricanistes)
Jeunesse malienne, l’histoire est un héritage : Soundiata Keita, Modibo Keita, Amadou Hampaté Bâ, Mamadou Lamine, Babemba Traoré, Bazani Théra, Papa Dembélé, Tomokodio, Fien Sogoba, Boiari Dakouo, Zou’ ou Koné, Fily Dabo Sissoko, Cheick Anta Diop, Ouezzin Coulibaly, Léopold Sedar Senghor, Thomas Isidor Noël Sankara, Kwamé Nkrumah, Nelson Mandela, Sékou Touré , Patrice Lumumba et d’autres ont mené le bon combat ; ils nous ont laissé le flambeau ; il est de notre devoir de poursuivre la lutte de libération, du progrès, de l’indépendance des peuples d’Afrique, de notre pays le Mali.
Une lettre en direction de la jeunesse après le discours de Thomas Sankara « Un chat est un chat » en direction de la jeunesse à Bobo-Dioulasso du 14 mai 1983, quelle prétention ? Je n’ai nullement l’intention de me mesurer à ce grand nationaliste, panafricain, mais d’inciter la Jeunesse au combat inspiré par les circonstances du moment. Et, de ce fait, j’espère apporter ma modeste contribution à l’éveil et à la mobilisation des consciences de la Jeunesse malienne afin qu’elle se lève pour bâtir des remparts sur lesquelles viendront échouer toutes les tentatives de détournements de la jeunesse, toutes les tentatives des puissances impérialistes.
De l’éveil de la Jeunesse / De la mobilisation
Jeunesse malienne, le cours de l’histoire de notre pays fait succomber la jeunesse, l’engloutit. JM, maintenant le soleil doit faire revivre cette Jeunesse que la nuit avait fait pâlir. Jeunesse malienne, toutes les nuits ont une fin et nous devons nous réveiller, nous relever. Il est temps que tu prennes en main ton destin, ton avenir. Il est temps que tu t’engages, il est temps que tu te mobilises. Oui, t’engager, te mobiliser, telle doit être l’alpha et l’oméga de ta raison d’être. Ton slogan doit être « Toujours plus haut ». Oui toujours plus haut dans le travail bien fait, toujours plus haut dans la citoyenneté, toujours plus haut dans les recherches, toujours plus haut dans le succès, toujours plus haut dans le combat, toujours plus haut dans la vie en société.
JM trébuchez, errez, tombez ; relevez-vous, continuez, ne cessez jamais d’avancer, n’abandonnez jamais le combat. Errarae humanum est, sed perseverarae disbolicum est. JM, vous pouvez errer, cela est normal et même inévitable, mais ne persistez pas dans l’erreur, car persister dans l’erreur est un refus d’avancer, un manque de détermination, persister dans l’erreur c’est empêcher les autres d’avancer, c’est se recroqueviller sur soi et ignorer les autres.
JM mobilisez-vous, la mobilisation doit être au cœur de votre lutte. JM, instruisez-vous, cherchez à savoir, allez vers l’information, informez, formez, engagez-vous d’une manière désintéressée, déterminée, rêvez, réalisez ; et dénoncez, combattez l’ennemi interne et externe. JM, c’est ça la mobilisation, c’est ça la mobilisation. La mobilisation n’est pas s’asseoir au grin autour du thé. Ce n’est pas organiser des fêtes d’anniversaire grandiose, ce n’est pas coudre des uniformes, ce n’est pas faire la belle vie aujourd’hui en compromettant son avenir et la vie des générations futures, ce n’est pas être par ci et par là, ce n’est pas faire du bruit accablant, ce n’est pas organisez des banquets, ce n’est pas jouer au plus rusé pour ce faire apprécier, ce n’est pas discuter inutilement, ce n’est pas être membre d’un parti politique sans conviction et un réel souci de l’intérêt du peuple. La mobilisation est le savoir combattre les ennemis du peuple, c’est savoir les dénoncer, c’est savoir mourir pour une cause juste, noble, honorifique, commune. JM, nous devons faire un choix, nous devons avoir une option. JM, notre immobilisme, notre refus d’engagement sera plus lourd en conséquence que les forfaits de nos élus. Pensons aux générations futures, si la situation se détériore jour après jour, que sera-t-elle 20, 30, 40 ans plus tard. JM, mobilisez-vous. JM, fermer les yeux sur les drames c’est être complice de ceux-là que nous accusons. C’est les encourager, c’est faire leur apologie, c’est prendre la défense de la volonté de tous au détriment de la volonté générale.
De la libération
JM, la lutte exige de travailler dur et d’être passionné, de se prendre en charge, de faire de l’auto-suicide, de savoir renoncer, de décider vous-mêmes, entreprendre vous-mêmes, de réaliser vous-mêmes, d’agir par vous-mêmes. Il faut conduire ce pays en fonction de ses valeurs, le nourrir par son agriculture, ses propres ressources, ses propres fonds, le vêtir par ses produits artisanaux, les défendre par ses propres fils, le soigner par ses remèdes, l’éduquer tenant compte de ses valeurs, des valeurs africaines, de ses besoins, de ses réalités sans intervention impérialiste, sans intervention néocolonialiste, sans tentative de domination. Il le faut pour que nous puissions dire que la JM vient de se libérer, celle que l’on prenait pour incapable, manque d’expérience, de visions, d’ambition a pris son destin en main et sur la scène internationale, elle entend situer sa place et donner son mot, et, de ce fait, avec l’expérience des autres Jeunesses, la Jeunesse malienne aura également à apprendre aux autres Jeunesses ce que c’est que la liberté et la responsabilité.
JM, c’est ça la libération, c’est ça l’indépendance. La libération ce n’est pas le détachement à son terroir, ce n’est pas la négation de sa culture(ou civilisation) au profit d’une culture aliénante, dominante, impérialiste, ce n’est pas le projet que l’on réalise après avoir parcouru 2, 3, 4, 5 ou plus de pays impérialistes, dominateurs pour collecter des fonds. Cela est l’inconscience, une honte, c’est de la collaboration-domination. La libération c’est prendre en main sa destinée par ses propres ressources. JM, s’il nous faut des aides, que ces aides soient, comme le dit Thomas Sankara, « … l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général la politique d’assistance et d’aide n’aboutit qu’à nous désorganiser, à nous asservir et à nous déresponsabiliser. »JM, fabriquons et consommons malien, portons Malien, buvons malien, éduquons malien, parlons Malien, en tout il faut l’ÊTRE MALIEN. Certaines aides à la jeunesse ont pour objectif de la détourner de ses réels objectifs et pour intention profonde de la récupérer, l’engloutir, tant pis la Jeunesse malienne en profitera, tant pis le Peuple malien en profitera. Raison pour laquelle l’on parle beaucoup de la jeunesse dans les radios, la télévision ; raison pour laquelle l’on dédie ceci et cela à la jeunesse. Parce qu’ils savent bien qu’une jeunesse mobilisée est dangereuse, une puissance qui effraye et ne recule devant rien.
De la levée d’une nouvelle aube
JM, pour se soigner, notre pays a besoin de perspectives nouvelles et de stratégies endogènes portées par des leaders éclairés, patriotes, passionnés, déterminés, transparents et rassembleurs. Tel un défi à relever, et cela passe par la prise en compte effective de notre patrimoine culturel et historique. JM, toutes les solutions préfabriquées par les institutions internationales, sous régionales, continentales sont inefficaces et mettent à nu une impuissance dramatique qui tente de cacher la vraie réalité, les vrais problèmes. Or, avertissait Frantz Fanon, cité par Abdoulaye Sène : « La fonction d’une structure sociale est de mettre en place des institutions traversées par le souci de l’homme. Une société qui accule ses membres à des solutions de désespoir est une société non viable, une société à remplacer. Le devoir du citoyen est de le dire. Aucune morale professionnelle, aucune solidarité de classe, aucun désir de laver le linge en famille ne prévalent ici. Nulle mystification pseudo-nationale ne trouve grâce devant l’exigence de la pensée ».[1]
JM, l’immense majorité de la population malienne vit dans la misère avec des campagnes dévastées par l’exode rural, des systèmes de santé défaillants, un système éducatif en lambeau (cependant le Mali a-t-il un système éducatif ?) et des agriculteurs qui ne vivent pas de leur labeur. Face à tous ces drames souvent imputables aux élites prédatrices qui maintiennent les masses dans la servitude et l’obscurantisme, une nouvelle aube doit se lever, un nouveau soleil doit se lever. La levée de cette aube nouvelle doit être la conséquence de notre mobilisation, JM mobilisez-vous. Cette nouvelle aube propulsera notre pays de sa longue nuit de sommeil rythmé de pleurs sur nos malheurs vers des lendemains meilleurs. Cette nouvelle aube exige d’abord que nous prenions l’initiative de la pensée : penser nous-mêmes notre devenir dans le monde et produire des théories qui seront l’oxygène nécessaire au développement du Mali. JM, devons-nous nous laisser pousser vers l’avant, irrésistiblement par eux, c’est-à-dire ceux-là mêmes que nous accusons d’être la source de tous les maux du Mali sans savoir vers quelles destinations ils nous mènent ? La jeunesse doit parler à elle-même et d’elle-même. Il faut la suppression de toutes les barrières entre jeunes, il faut créer un espace de rencontre, d’échange entre jeunes ; Abdoulaye Sène nous conseille ceci : « Pour bâtir un paradigme nouveau, installer le cycle vertueux et semer les graines de l’espoir, il faudra nécessairement joindre l’acte à la parole. La jeunesse des villes doit aller à la rencontre de celle des banlieues et des campagnes pour s’engager intellectuellement et physiquement afin de changer le cours de l’histoire. Nous devons nous assigner une mission : exercer un jour le pouvoir. Car le combat pour une Afrique debout et digne est politique. Il est politique, car il doit prendre en compte l’épaisseur sociale des communautés africaines et la complexité de l’histoire du continent, surtout dans un monde qui subit une résurgence d’un discours de haine et de division. Il est politique, car c’est la puissance publique qui garantit les libertés des citoyens et façonne les linéaments économiques, culturels et sociaux. La haine, la guerre, la division, l’ignorance prennent une ampleur jamais égalée ».
JM, être jeune, c’est apprendre à mourir, être jeune c’est faire de l’auto-suicide, être jeune c’est être mobilisé, c’est savoir renoncer pour préparer un lendemain meilleur, c’est avoir des projets à long terme, c’est faire mourir l’intérêt personnel au profit de l’intérêt général. JM, nous avons une mission, accomplissons-la jalousement, agissons toujours en ayant dans l’esprit que nous agissons au nom de nos familles, de nos quartiers, de nos villages, de nos villes et de notre pays ; et que nous ne devons pas les trahir, les déshonorer, salir leur nom. Que nos « Moi » ne triomphent pas la communauté.
JM, soyez conscients, être conscient c’est être présent hic et hunc. M’inscrivant dans la perspective de la pensée de Abdoulaye Sène, je soutiens ceci : « Être conscient, c’est être ici et maintenant. Ancré dans le présent humain, la solidarité et l’éthique du partage. Ce que nous pouvons offrir de meilleur, c’est l’amour inconditionnel. Dans toutes les spiritualités, laïques comme religieuses, l’idée de compassion, de liberté et de pardon est importante. Nous sommes frères en humanité, la planète est notre foyer et la nature notre sœur. Aucun combat ne peut réussir à rassembler les hommes et bâtir les fondations d’une vie meilleure si ce principe élémentaire n’est pas respecté ».
De la redéfinition de la politique
JM, il faut redonner à la politique tout son sens, toute sa valeur. La réalité de la politique de notre temps nous plonge dans le désespoir, un présent difficile, un avenir douteux parce qu’elle est faite par des hommes de mauvaise foi, de mauvaise volonté, irresponsables, malhonnêtes. Raison pour laquelle certains la fuient, perdant toute confiance aux hommes politiques. Arrachez-la aux griffes de ces bouffons. Ce que conseille Youssou Owens Ndiaye en ces termes : « Faire triompher l’essence de la politique de sa version caricaturale nécessite l’engagement d’hommes justes, intègres, honnêtes et courageux afin de rompre définitivement avec l’ère des arrivistes qui se nourrissent du sang des opprimés. La politique a nécessairement besoin d’hommes exemplaires en vue de « servir », notion au cœur d’Aminata Dia. Servir n’est pas dans la capacité de tout le monde, surtout pas des élites politiques dont nous disposons. Il est donc important, eu égard à l’impact du politique sur nos vies, de ne pas continuer à confier nos destins aux politiciens traditionnels. La république doit être l’affaire de tous. Même si tout le monde ne peut être engagé formellement en politique, un plus grand nombre de jeunes au sein des appareils en vue de les transformer au service d’États forts est nécessaire (…). L’État vacille, se soustrait à ses responsabilités et prérogatives régaliennes. La santé est quasiment devenue l’affaire des seules ONG. L’éducation est privatisée. La cohésion nationale est prise en charge, dans une large mesure, par les organisations religieuses. La justice, pour ne rien voir, s’est ensevelie sous sa robe noire pour élargir les violeurs célèbres et les faussaires nantis et ne condamner que les pauvres et les désœuvrés. » Le peuple d’en bas en a marre de payer pour le petit peuple d’en haut. JM, les élus ont promis une nouvelle aube, un lendemain meilleur, mais c’est le crépuscule ; et quand arrivera la nuit alors ? Il faut que les élus arrêtent de jouer avec l’allumette sur des barils d’essence. JM, seule une politique progressiste peut transformer la société. JM, le Mali est tiré vers le bas par une alliance des privilégiés : politiciens, religieux, businessmen et autres personnes connus ou non, et qui se soutiennent mutuellement. Les uns légitiment les forfaits des autres et les autres donnent des avantages indus aux uns. Pour Racine Assane Demba, « Ce triumvirat constitue la caste bourgeoise qui accapare le bien commun par dépossession du reste de la population que nous nommons « peuple ». Il faut souligner que le plus grand des privilèges dont jouissent les composantes de cette caste est leur impunité organisée ». JM, comment admettre que les primes de certains soient plus élevées que le salaire total d’autres personnes, comment admettre que les éducateurs ( les premiers intellectuels de la société, c’est-à-dire les enseignants) soient misérablement payés, comment admettre que ceux qui nous soignent soient misérablement payés, comment admettre que les gardiens de la cité soient misérablement payés, comment admettre que la majeure partie du peuple croupit dans la misère alors que certains n’ont jamais touché la pauvreté, même passagère du bout du doigt, comment admettre que le sous-sol soit riche alors que le peuple est miséreux, comment admettre que l’agriculture du pays soit florissante alors que le peuple a toujours faim, manque de denrées alimentaires, comment admettre que nous achetons chèrement ce que nous produisons, comment admettre que la justice sur les terres du pays ne requiert que quelques voix : celle des élus et des riches, comment admettre que le bénéfice du crime soit plus élevé que le coût du crime ? JM, engagez une rupture avec la gestion nébuleuse et irresponsable de notre pays, des biens communs. Peuple du Mali, que tous ceux qui se voient concernés se joignent à la jeunesse, que tous ceux dont les droits et libertés sont confisqués se joignent à la jeunesse afin que la lutte soit commune. Que tous ceux qui se sentent concernés trouvent ici la voie qui mène à leur libération, à leur salut. JM, Peuple du Mali, pour que la lutte aboutisse, pour que les rêves deviennent réalités, il faut un bis 26 Mars 1991, il faut une révolution, oui une révolution. Ce jour, « Plusieurs mouvements, en l’occurrence l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), le Comité national d’initiatives démocratiques (CNID), l’Association des élèves et étudiants du Mali(AEEM), l’Association des diplômés initiateurs et demandeurs d’emplois (Adide) marchent à Bamako et dans plusieurs villes du pays » (Afrique dans ma main, Thomas SANKARA, Seyni KOUTCHE,28 ans après, Magasine Annuel d’Information sur les Réalités Africaines-Juil.2015, N°O3). Une révolution qui aura pour accessoires l’union et pour finalité l’émancipation de tout Malien et tout le Malien. JM, assumez la révolution, car Thomas Sankara dit « L’esclave qui n’assume pas sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte des maitres qui prétendent l’affranchir. Seule la lutte libère ». JM, mobilisez-vous pour que finissent les missions budgétivores, que soient écartés les élus budgétivores, les goinfres, pour qu’il y ait un nivellement de salaire. JM, le problème est qu’il y a toujours un (des) cheval de Troie, un (des) Juda, un (des) traitres qui trahissent, ce qui fait que la lutte aboutit difficilement. Sachez discerner. Il faut que la lutte soit travaillée par l’union, portée par l’union et aboutie par l’union.
De la lutte à long terme
JM, ayez un esprit de sacrifice, de don de soi, ayez des objectifs à long terme, ne cherchez pas à en jouir immédiatement des fruits de votre engagement, de votre combat, soyez patients, soyez bons, soyez humains. Pour faire une œuvre durable, il faut être patient, il faut du temps ; il se pourrait que notre génération ne bénéficie pas de notre lutte, mais les générations à venir comme d’autres l’ont fait et dont nous emboîtons les pas, et dont nous honorons, nous célébrons aujourd’hui. La politique, telle que conçue par notre siècle, est le domaine des raccourcis, du plus facile et difficile, du plus rapide et dangereux d’où sa complexité, son caractère paradoxal et son dualisme. C’est le domaine dans lequel tous les mauvais caractères se donnent les mains (mensonge, trahison, tuerie, détournement, ruse, vol, viole ; fourberie, espièglerie, escroquerie, trafic, banditisme, sorcellerie…) pour former un univers imputable à la décadence du sens de la politique par les hommes de mauvaise foi.
De l’autocritique
JM, paraphrasant Boni KOUADIO, la renaissance, la nouvelle aube, idéal de notre lutte multiséculaire, nous impose des ruptures nécessaires ; en particulier l’abandon de nos anthropologies ethniques, villageoises, culturelles, économiques et politiques, de cette critique qui, jusque-là, a pris uniquement pour cible les élus ou leaders, et pour victime la jeunesse, le peuple ; car cette attitude partiale était certes compréhensible et même légitime à un moment donné, mais ne nous avance guère et doit être par conséquent dépassée. Nous devons reconnaitre que nous aussi, Jeunesse Malienne, peuple du Mali, avons des tares ; et que c’est lorsque nous-mêmes, nous les aurions reconnues, que nous nous en serions débarrassés, que nous pourrions progresser comme les autres jeunesses, peuples d’Afrique, du monde. Engageons-nous dans ce renouveau et ouvrons cette ère de progrès par le dépassement de la critique des élus pour passer à la critique de la jeunesse, du peuple, de son monde, de sa civilisation, c’est-à-dire l’autocritique ou jeunesso-critique.
JM, nous rappelons ici les mots de Thomas Sankara : « Parler du peuple suffit à remplir la vie d’un homme, par conséquent parler du peuple, ne serait-ce que dans sa portion qui s’appelle la JEUNESSE, suffit à nous occuper tout le long de notre vie ; parce que nous serons toujours jeunes. Jeunes parce que nous allons continuer à dénoncer ; jeunes parce que nous allons continuer à combattre.» (Afrique dans ma main, Thomas SANKARA, Seyni KOUTCHE, 28 ans après, Magasine Annuel d’Information sur les Réalités Africaines-Juil.2015, N°O3). JM, il n’y a pas de meilleure stratégie que le renforcement de la coopération entre jeunes. M’inscrivant dans la pensée de Thomas Sankara, je dis : « On ne peut rien faire tant qu’on n’impose pas aux mentalités des schémas de rigueur ». « Il nous faut travailler à décoloniser les mentalités, et réaliser le bonheur à la limite des sacrifices auxquels nous devons consentir ». « Je souhaite que la conviction gagne tous les autres pour que ce qui semble être aujourd’hui des sacrifices devienne pour eux des actes normaux. » JM, Peuple du Mali, il nous faut vivre la réalité du pays, imaginer des solutions à la portée des Maliens et nous remettre en cause tous les jours. Je sais que je ne cite pas toutes les solutions parfaites ni ne dis toute la vérité, mais s’il n’y avait 50% de juste dans ce que je dis, je le dirais toujours urbi et orbi. JM, il n’y a que la résolution, la détermination qui compte. Et cette résolution, cette détermination, nous pensons la trouver partout au Mali.
JM, Peuple du Mali, je ne crois pas trop avoir parlé. Mon écrit est un acte raisonné muri dans un esprit clair et un cœur blessé qui se languit de faire justice.
Jeunes du Mali, unissez-vous !
Jeunes du Mali, parlez-vous !
Jeunes du Mali, soyez panafricains !
Vive la Jeunesse malienne !
Vive le Peuple malien !
Cordialement, Laxi Jonas KONE.
Sources
Afrique dans ma main, Thomas SANKARA, Seyni KOUTCHE, 28 ans après, Magasine Annuel d’Information sur les Réalités Africaines-Juil. No3, 2015.
KOUADIO Boni, Discours sur l’impérialisme, Abidjan, PUCI, décembre 2006.
Politisez–vous ! Ouvrage Collectif.
Ligue Panafricaine –Umoja, L.P.-U, Discours Panafricanistes,Collection LPU, dirigée par Henda Diogène Senny, Panafrikan Editions, 2018.
Source: Le Pays