Cher grand-père, l’avenir de la démocratie est de plus en plus sombre en Afrique de l’Ouest. Sous peu de temps nous allons assister à une ‘’élection des coups d’Etat’. Oui grand-père, nous allons légitimer et légaliser le coup d’Etat comme mode d’accession et d’exercice du pouvoir en Afrique de l’Ouest. L’élection des coups d’Etat !
Oui grand-père, après l’élection qui passe par des campagnes, des programmes et du vote pour être président de la République, dans peu de temps, nous allons ériger le coup d’Etat comme aussi modes d’acquisition et d’exercice de la plus haute fonction de l’Etat. Le président de la République. Oui désormais des présidents de la République issus d’une élection de coup d’Etat.
Oui ! Nous aurons des Républiques de coup d’Etat. Des Républiques où, c’est la tentative de coup d’Etat qui serait interdite et punie. Sinon, une fois le coup d’Etat réussi, il y aura un peuple qui sera dehors pour offrir la légitimité et les cours de Droit se chargeront de livrer le ticket de la légalité. Et puff ! Une transition s’ouvre !
Une transition politique qui permet au président de tout réviser et modifier. Pour ensuite organiser une élection à laquelle, on est soi-même candidat et être élu président de la République. Oui grand-père ! Coup d’Etat, transition, élection, président de la République. Surement pour donner et redonner en cyclique infini: coup d’Etat, transition, élection, président. Coup d’Etat, transition, élection président…
Oui grand-père, ça ne s’arrêtera jamais. Tant qu’il suffirait de jouer à la grande loterie de la mort, trop risquée pour le civil mais un quotidien militaire. Il n’y manquerait jamais chaque mois, un militaire qui tenterait sa chance d’accéder à la plus haute fonction de l’Etat désormais accessible au bout des armes dans les Républiques d’élection des coups d’Etat.
Oui grand-père, nous n’aurions pas qu’un président élu de coup d’Etat mais aussi des députés, des présidents d’Assemblée nationale et de Senat. Que c’est grave de mettre toutes ces fonctions et institutions au bout des armes. Des longues transitions qui tentent même le plus saint et pire, des transitions où, on organise soi-même, des élections et être président. Ça compte vraiment durer longtemps et se répéter moult fois.
Cher grand-père, je te laisse pour le mardi prochain. Je n’ose pas te dire combien d’enfant iconise déjà ceux qui ont fait les coups d’Etat dont les transitions sont en cours. Et si après, on passe aux élections pour se faire élire président de la République, chez combien de personne, le désir de refaire va naitre ? Dieu seul sait ! A mardi prochain inch’Allah pour ma 229ème lettre.
Lettre de Koureichy
Mali Tribune