L’Éthiopie a rapatrié environ 140.000 de ses ressortissants qui avaient émigré en Arabie saoudite, a indiqué mercredi l’Organisation internationale des migrations (OIM), et des milliers d’autres continuent de revenir tous les jours.
Les émigrés reviennent en masse depuis novembre, date à laquelle le royaume pétrolier d’Arabie saoudite a commencé l’expulsion des immigrants illégaux. Ces retours ont également commencé après la mort annoncée par Addis Abeba, de trois Éthiopiens dans des émeutes consécutives à une campagne d’expulsion massive de clandestins décidée par Ryad.
« L’Éthiopie et l’OIM s’occupent maintenant d’une arrivée supplémentaire de 35.000 migrants attendus des villes de Ryad, Jeddah et des nouveaux arrivés de Medina », selon un communiqué de l’OIM.
L’organisation indique que le retour massif, qui a commencé le 13 novembre, posait de graves problèmes de budget et a lancé un appel pour un soutien financier en vue de continuer à fournir une « assistance humanitaire » à des milliers de personnes.
Au début du rapatriement, l’Éthiopie attendaient 30.000 personnes, mais elle en attend actuellement 150.000, ce qui en fait la plus grande opération d’évacuation par pont aérien de l’histoire récente.
Le pays doit à présent réintégrer des dizaines de milliers de personnes, dont la plupart n’ont plus de ressources ni de domicile.
Chaque année, un grand nombre d’Ethiopiens part travailler au Moyen-Orient. En 2012, 200.000 femmes sont parties chercher du travail à l’étranger, selon le ministre éthiopien du Travail.
Beaucoup de ces émigrés ont été victimes de mauvais traitements, violences sexuelles, faibles salaires et discrimination, selon l’OIM.
L’Ethiopie est l’une des économies africaines à la croissance en hausse, mais la majorité de la population gagne moins de 2 dollars par jour. Le chômage touche près de 20% de la population, selon l’OIM.