Depuis quelques mois, le Mali a enregistré une recrudescence des violences armées dans le Centre. Outre les attaques terroristes, les violences inter communautaires ont significativement augmenté.
Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, a prévenu, vendredi soir, que la situation sécuritaire au Mali était très préoccupante, en particulier dans le centre du pays. Lacroix qui s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Mali a indiqué que la région du Centre a concentré près de 80% des centres de vote affectés par l’insécurité, lors des deux tours de l’élection présidentielle malienne. L’insécurité continue également de restreindre l’accès des acteurs humanitaires aux personnes les plus vulnérables et de limiter le champ d’action des interventions de développement, a indiqué ce responsable onusien. Il a noté qu’au cours des derniers mois, il y a eu une intensification des attaques extrémistes violentes dans le Burkina Faso voisin. “L’insécurité se répand rapidement, y compris par-delà les frontières, avec des conséquences allant du déplacement forcé des communautés locales à l’érosion de l’autorité de l’État et de la fourniture de services sociaux de base”, a-t-il ajouté. Des milliers de personnes ont fui en effet leurs domiciles en raison des violences armées qui viennent parfois en représailles à des attaques meurtrières présumées des membres de leurs communautés. Les violences opposent parfois les membres de l’ethnie Dogon aux Peuls. Des dizaines de personnes ont d’ailleurs péri dans des attaques surprises. M. Lacroix a estimé que la force conjointe G5 Sahel “reste plus que jamais d’actualité et a besoin d’un appui soutenu de ses partenaires internationaux”, lit-on sur le site de l’ONU. Le chef des opérations de maintien de la paix s’est dit convaincu que les discussions en cours pour un report éventuel des élections législatives créeront un climat consensuel en vue de réussir les réformes relatives à la révision constitutionnelle et à la gouvernance électorale.
Il a exhorté le gouvernement et l’opposition à engager un dialogue politique constructif et a encouragé les acteurs politiques maliens à saisir l’occasion que présentent ces élections pour bâtir un Parlement plus représentatif, en promouvant les candidatures des jeunes et des femmes. Sur ce point, il a salué la composition du nouveau gouvernement, qui est aujourd’hui composé à plus de 30% de femmes. “Seul bémol dans ce contexte sécuritaire volatile, l’organisation réussie de l’élection présidentielle au Mali, qui a démontré la maturité politique du peuple malien, mais aussi l’adhésion de la classe politique au processus démocratique. Ce succès a également mis en exergue un acquis important de l’accord de paix : le consensus établi entre les parties signataires de l’accord de paix, qui s’est traduit par le rôle essentiel qu’ont joué les groupes armés signataires dans la sécurité du scrutin dans plusieurs localités du nord du pays”, a-t-il soutenu.
R. I./Agences