Au Mali les femmes sont de plus en plus exposées aux violences conjugales. Nombreuses sont celles qui acceptent cette situation et restent silencieuses. Cependant les violences répétées ont des effets néfastes sur la santé physique et morale de la femme.
Malgré les efforts déployés sur le terrain par les associations et ONG féminines, les violences conjugales n’ont cessé de faire des victimes.
Parmi les causes liées à ce phénomène, on peut citer le manque de confiance, la jalousie, la volonté d’imposer son dictat sur la femme, le mépris pour ne citer que ça.
Pour Aïssata BAH, “certains hommes pensent que la femme n’a ni droit ni son mot à dire dans la famille. Il considère leur femme comme une esclave. Ceci doit cesser, nous sommes aux 21ème siècle.”
Le 21ème siècle signifie pour Allaye BAGAYOGO “siècle de débouche pour les femmes”. A son humble avis ” la femme a tellement eu de liberté qu’elle a oublié où était ça place dans le foyer. Les hommes commandent et les femmes exécutent. C’est comme ça depuis la nuit des temps.”
Les femmes sont battues à sang pour manquent de respect ou d’obéissance. Natouma s’est retrouvée une fois à l’hôpital par ce qu’elle est rentrée tard lors d’un mariage. ” Un jour, mon mari m’a battu, par ce que je suis rentrée à 18h30 à la maison. Pour lui je devais être à la maison à 17h30. Je me suis retrouvée à l’hôpital, car j’avais perdu conscience. J’avais une fracture au niveau du bras. Même si maintenant, je me suis rétablie de cette blessure, je ressens toujours des douleurs.” Affirme-t-elle.
Des violences physiques injustifiées ont fait des victimes cicatrisées à vie. Des visages défigurés, des cicatrices sur le corps, des jambes déboîtées et parfois des corps sans vie. Seulement 25% des cas sont amenés devant une cour de justice.
De la jalousie à la haine, certaines femmes vivent le cauchemar dans leur foyer, surtout quand elles sont méprisées. ” Les femmes méprisées, sont capables de tout. Une fois qu’une femme ne se sent plus aimée et désirée, elle a tendance à faire des provocations, ce qui ne plaît pas à tous les hommes. C’est de là que les violences conjugales surgissent. Les femmes sont faibles mentalement quand il s’agit de leur vie sentimentale. Les violences conjugales ne sont pas que physique, elles sont aussi morales. Et ce sont les plus douloureuses pour les femmes. ” Nous éclaire Boubacar Bocoum sociologue/ comportementaliste.
Même si les violences morales ne sont pas aussi visibles que les violences physiques, elles ont des répercussions sur la femme. Certaines ont fait des fausses couches, d’autres souffrent de tensions et de problèmes cardiaques. HAOUSSA DIALLO a fait trois fausses couches dû aux stress accumulés” j’ai eu un enfant depuis 5 ans. Pendant ces trois dernières années, j’ai fait trois fausses couches. Mon mari qui a épousé une seconde femme me mène la vie dure. Il ne s’occupe plus de moi et de mon enfant. Avec ces nombreux problèmes, je n’arrive pas à garder mon bébé jusqu’à terme. Les médecins me disent, que je ne dois pas être trop stressée. Hélas même dans cette situation mon mari me méprise.”
Quant à Assitan TRAORÉ, son mari a brûlé tous ses habits, justes parce qu’elle a voyagé pour assister aux funérailles de sa maman.
Les violences conjugales qu’elles soient physique ou morale ont des répercussions tant bien sur la femme que les enfants. Les femmes méritent plus de respect et de considération.
AFANOU KADIA DOUMBIA Stagiaire Malijet
Source: Malijet