Alors qu’elle représente plus de 70% de la population malienne, la jeunesse est aujourd’hui au cœur de tous les enjeux et représente le ciment du pays. Elle incarne l’avenir du pays et constitue un élément moteur pour sa transformation dans tous les domaines. Elle est, sans aucun doute, la première victime de l’instabilité sécuritaire créée par les terroristes.
Nombreux sont les jeunes qui ont été enrôlés de force, ont subi des violences, ont été déplacés et déscolarisés à cause du terrorisme qui leur vole leur avenir et celui du Mali. C’est ce que confirme Sidi Cissé, président du Conseil communal de la jeunesse de Gao, dans le nord du Mali « quelqu’un qui a faim, quelqu’un qui n’a pas d’emploi, ne peut pas éternellement mener une telle vie. Alors les jeunes sont des proies faciles […] à l’enrôlement dans les groupes armés ».
En effet dans les zones occupées par les groupes armés terroristes, beaucoup de jeunes sont privés d’éducation scolaire. Pour les ambassadeurs et représentants de l’idéologie djihadiste au Sahel, accompagner les jeunes dans une logique de réflexion et de respect des individus est contraire aux valeurs qu’ils prônent. Le discours vicié des groupes djihadistes est à la fois social, politique et religieux. En plus de maintenir la jeunesse loin des écoles, les groupes armés tels que le JNIM ou l’EIGS utilisent les frustrations des populations locales (chômage, pauvreté, inégalité, injustice sociale) pour justifier le djihad. Il est plus facile de manipuler une jeunesse marginalisée, naïve et en manque de repères. Ainsi les terroristes n’ont plus qu’à récolter ce qu’ils ont semé : une jeunesse désespérée.
Alors que les filiales terroristes perdent en territoire et combattants grâce aux FAMa au sein desquelles de courageux maliens servent, le besoin pour les djihadistes de recruter de nouvelles recrues se fait ressentir. Parce qu’ils ont besoin de reconnaissance et de se sentir utiles, les jeunes sont des cibles innocentes de premier choix. Ceci peut expliquer pourquoi les combattants djihadistes sont de plus en plus jeunes.
Cette jeunesse inexpérimentée qui rejoint les groupuscules terroristes est sacrifiable du point de vue des chefs de groupes terroristes. Elle réalise l’ensemble des tâches ingrates que les chefs djihadistes ne souhaitent pas réaliser. Les groupes terroristes sont à l’origine du mal-être du pays. La jeunesse n’est pas censée être ou devenir un danger, au contraire, elle est le ciment de notre pays. Il est donc primordial de la soutenir, l’encourager et la tenir loin de ces malfrats qui tuent et anéantissent la paix que les anciens ont construit.
Mamadou Bare
Source : Malivox