Les deux pays ont décidé de fermer leur espace aérien à tous les aéronefs civils et militaires en provenance ou à destination, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision fait suite à la destruction d’un drone de l’armée malienne par l’armée algérienne à Tinzawatène, à la frontière des deux pays.
L’Algérie a été la première à annoncer ce lundi 7 février la fermeture immédiate de son espace aérien à tout appareil ou aéronef en provenance ou à destination du Mali. Cela en réponse à l’annonce des autorités maliennes de porter plainte contre elle auprès des instances internationales. Le Mali a également décidé de fermer son espace aérien à l’Algérie jusqu’à nouvel ordre.
Quelques heures plus tôt, la diplomatie malienne a convoqué l’ambassadeur algérien pour lui faire part de sa vive préoccupation suite à la destruction du drone de l’armée malienne. L’Algérie justifie cet acte par la violation de son espace aérien sur une distance de 1,6 km. La troisième en quelques mois, selon Alger. En outre, le Mali, le Burkina et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel, ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Alger.
Dans une note officielle datée du lundi 7 avril, l’Algérie a exprimé ses regrets d’avoir appliqué la réciprocité en rappelant pour consultation ses ambassadeurs au Mali et au Niger, et en différant la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.
Des actions de soutien
Cette tension diplomatique a resurgi alors que le ministre français des affaires étrangères était en Algérie ce dimanche 6 avril. Les discussions ont porté sur la reprise de la coopération en matière de sécurité, de renseignement et d’un dialogue stratégique sur le Sahel.
Ce mercredi à Bamako plusieurs dizaines de Maliens se sont rassemblés devant l’ambassade d’Algérie pour manifester leur soutien aux autorités maliennes. Ils scandaient des slogans tels que « Mali, pays souverain » ou encore « On exige le respect ». La manifestation était encadrée par les forces de l’ordre maliennes.
Une tension qui n’arrange aucun des deux pays
Le politologue Bagabigny Keita considère que cette tension entre le Mali et l’Algérie pourrait nuire aux relations diplomatiques, sociales et économiques. Il ajoute qu’aucune des parties n’a intérêt à ce que la situation s’aggrave.