L’Alliance pour la Refondation du Mali (A.RE.MA) et ses alliés politiques et associatifs, ont célébré, le mardi 19 novembre 2024, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le premier anniversaire de la libération de la ville de Kidal (14 novembre 2023-14 novembre 2024) par les Forces Armées Maliennes (FAMA). Cette commémoration, qui devrait être sur Kidal, a, en grande partie, été centrée sur la sortie du Premier Ministre Choguel Kokalla, le samedi dernier sur la marche de la transition. Devant une foule nombreuse qui demandait la démission du Premier Ministre, Choguel Kokalla Maïga, de son poste de Premier Ministre, le Président de A.RE.MA, l’honorable Chérif Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun Haïdara, martelé que cette victoire historique devrait être fêtée par l’ensemble des Maliens, « si le premier ministre n’avait pas transformé cela en lancement de candidature politique opportuniste ». « En raison de votre discours qui fragilise davantage l’unité nationale, il est intolérable que vous puissiez rester à votre poste de Premier ministre », a-t-il assené.
«La récupération de Kidal, il y a un an, le 14 novembre 2023, un moment historique que l’ensemble des Maliens devrait célébrer dans une communion d’esprit et ferveur populaire a été malheureusement détournée, le 16 novembre 2024, sous le prétexte fallacieux d’une clarification de la situation politique, pour se transformer en une proposition de réorientation du pays. Ce subterfuge n’est en réalité rien d’autre qu’un lancement de candidature politique opportuniste de l’actuel premier ministre, Monsieur Choguel MAIGA. Une telle démarche qui ternit l’image de notre pays, éclabousse notre victoire, est une trahison de la confiance du Président et, plus encore, un mépris flagrant envers l’intelligence et la dignité du peuple Malien», a déclaré l’honorable Haüdara. Pour ces raisons, l’honorable et ses camarades ont demandé la démission de Choguel. «En raison de votre discours du 16 novembre dernier, qui fragilise davantage l’unité nationale, il est intolérable que vous puissiez rester à votre poste de Premier Ministre», indique Haïdara. Selon lui, il n’y a pas de place, en ce jour de commémoration, pour des projections politiques qui mettent en péril l’unité et la cohésion de notre nation. «Cependant, a-t-il souligné, votre discours du 16 novembre 2024 mérite d’être souligné ; il doit servir de signal d’alarme pour chaque citoyen, pour chaque Malien, car il nous indique que quelque chose se prépare, qui pourrait bien fragiliser les fondements mêmes de notre pays. Le président de l’AREMA n’a pas manqué d’inviter le Président de la transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, à prendre des mesures nécessaires pour sa sécurité et pour le bien-être des Maliens, après les actes posés par son Premier Ministre. «Monsieur le Président de la Transition, pour votre propre sécurité et pour le bien-être de notre pays, les Maliens vous prient de prendre pleinement acte des actions de votre Premier ministre, car une séparation s’avère préférable à ce stade. Il pourrait en effet vous vendre aux nombreux ennemis qui guettent notre nation », a-t-il déclaré.
Pour répondre aux propos de Choguel, l’honorable Haïdara, s’est posé un certains nombres de questions. « Comment un homme d’État, le Premier ministre de la transition, peut-il se permettre un tel revirement au moment même où la nation a besoin de chaque compétence, de chaque force et de chaque acteur de l’État ? Comment peut-il, à ce stade crucial, abandonner son engagement, laisser son pays en plein vol, sans prendre la pleine mesure des conséquences de ses paroles et de ses actes ? Monsieur le Premier ministre, vos intentions sont-elles toujours en phase avec l’intérêt national ? Que représente la dignité pour vous ? La patrie, cette patrie pour laquelle tant de nos ancêtres ont sacrifié leur vie, est-elle devenue une notion trop abstraite pour vous ? Ces critiques, venant de quelqu’un qui devrait œuvrer aux côtés du gouvernement de la transition pour le bien de la nation, sont-elles le signe d’une impatience mal placée, d’ambitions personnelles ou d’un désaccord avec le calendrier national et les priorités collectives ? Comment un Premier ministre, chargé d’assurer la coordination de l’action gouvernementale du pays, peut-il se détourner de ses responsabilités au moment où son pays a le plus besoin de lui, de sa vision, de sa compétence et de son sens du devoir ? », s’est-il interrogé.
Hadama B. FOFANA
Source : Le Républicain