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Les soldats burkinabè de la Misma en alerte maximum à Tombouctou

Le double attentat qui a frappé le Niger, le 23 mai, n’est pas pour rassurer le bataillon burkinabè de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), basé à Tombouctou. Si les soldats sont en état d’alerte maximum, les moyens dont ils bénéficient sont loin d’être infaillibles. soldat MILITAIRE burkinabe FASSO FRANCE

Tombouctou, le 22 mai. Un léger vent sec et poussiéreux enveloppe la ville lorsque l’avion du chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), Pierre Buyoya, atterrit à 7h du matin. En tenue de treillis et béret rouge, le commandant du bataillon « Badenya », le colonel Gilles Bationo, est sur le tarmac pour accueillir son hôte, qui vient rendre visite aux quelques 500 soldats burkinabè présents dans la « Ville au 333 saints ».

Depuis leur arrivée à Tombouctou, fin avril, ceux-ci sont installés à l’aéroport, à 4 km au sud de la ville. Ils ne se sont pas encore confrontés aux jihadistes, mais malgré le calme qui règne, l’inquiétude est grande. « Le double attentat au Niger signifie qu’on doit se préparer, les prochains attaques pourraient avoir lieu à Tombouctou », explique quelques jours plus tard le colonel Bationo.

Le manque de matériel et les difficultés climatiques ne rassurent pas le bataillon. « Nous sommes venu avec de appareils de vision nocturne de deuxième génération. Avec un vent de poussière ou une nuit sans lune, on ne peut rien voir. Il nous faut des instruments de quatrième génération ». Quant à la rapidité et la maîtrise du terrain par l’ennemi, elle en agace plus d’un. « Les groupes armés circulent dans le désert et sur les dunes de sable avec des pick-up à essence beaucoup plus rapides que les nôtres qui sont à gas-oil », dit le colonel.

Détachement français

Autre problème : la piste d’atterrissage de l’aéroport n’est pas suffisamment sécurisée, selon Washington. Les jihadistes pourraient notamment lancer une attaque à partir de la forêt au sud de l’aéroport. « Nos amis américains refusent d’atterrir à Tombouctou, ils considèrent qu’il y a un risque d’insécurité à cause des arbustes alentour, et nous n’avons pas de machines pour les couper… En cas d’incendie d’avion, on ne peut rien faire car il n’y a aucune citerne de sapeurs pompier à Tombouctou », poursuit le colonel Bationo.

Le bataillon burkinabè bénéficie cependant du soutien du détachement de liaison de l’armée française, composé d’une vingtaine d’hommes stationnés à l’aéroport de Tombouctou. « Nous avons pour mission de faire tout ce qui dépasse les moyens des Burkinabè. Nous faisons appel au support aérien et nous les appuyons au sol s’il le faut », dit le capitaine Pierre, chef du détachement tricolore. Là encore, la présence française semble encore indispensable.

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Par Baba Ahmed, à Tombouctou

Source: Jeune Afrique

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