Dans une déclaration liminaire, le Recteur de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako, Moussa Djiré, a attiré l’attention des nouvelles autorités, notamment le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sur les violences qui sont devenues endémiques dans les différentes universités publiques. L’orateur a rappelé à l’assistance quelques évènements meurtriers qui se sont produits sur la colline de Badalabougou.
À longueur de journée, les administrateurs au niveau des universités sont victimes d’insultes et de menaces de la part des étudiants, a déploré Pr Djiré. La violence, a-t-il dit, est devenue un principe régulateur d’une sorte de mode de gouvernance que l’AEEM veut imposer aux autres acteurs du système éducatif que sont les enseignants et autres étudiants. «C’est fort de cette analyse lucide des questions de violence que nous, responsables des institutions d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, notamment des cinq universités publiques, sollicitons les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’éducation nationale, de la sécurité, de la justice et de l’administration territoriale à prendre des mesures énergiques, rigoureuses et immédiates face à la violence dans l’espace universitaire », a-t-il souligné.
A en croire Pr Moussa Djiré, les responsables des rectorats des universités publiques proposent la mise en œuvre des recommandations du forum sur l’insécurité dans les établissements scolaire et universitaire tenu en janvier 2018. Il s’agit, entre autres, de la mise à l’écart de l’AEEM de la gestion des parkings, des résidences universitaires et autres œuvres sociales, l’ouverture dans les meilleurs délais des postes de sécurité au niveau de la colline de Badalabougou, l’évacuation de tous les occupants non-étudiants des résidences, la traduction en justice de tous les auteurs des récents crimes.
Pr Moussa Djiré, au nom de ses collègues recteurs, suggère la suspension de toutes les activités de l’AEEM dans tous les établissements, au moins pendant la période de la Transition. «Nous suggérons la suspension des activités de toutes les activités de l’AEEM. Cette suspension devra être mise à profit pour engager une réflexion sur le syndicalisme estudiantin, l’accompagnement des élèves et étudiants dans la mise en place des nouvelles règles d’organisation et de fonctionnement de leur association ».
Bintou Diarra/
Source Le Challenger