Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), un groupe armé issu de l’ex-Séléka, a pris le contrôle de Bakouma, ville minière située dans le centre-sud de la RCA.
Le groupe, constitué majoritairement de musulmans, somme les autorités locales et les soldats de la Minusca, la mission des Nations unies, de quitter la ville, selon le correspondant de BBC Afrique à Bangui.
Selon un député de la ville, il y a eu des morts, des maisons et des greniers incendiés, ainsi que des déplacements massifs de personnes en brousse et dans les localités voisines, lors de l’attaque survenue dimanche.
Abdoulaye Hissène, le chef du FPRC, déclare que le groupe rebelle compte étendre son contrôle à toute la préfecture de Bangassou, dont fait partie la ville de Bakouma.
Bakouma est une ville stratégique, où se trouve un important gisement d’uranium. La société minière française Areva, qui a acquis le contrat d’exploitation, a suspendu ses activités pour des raisons restées secrètes à ce jour, selon notre correspondant.
La ville concentre aussi un gisement de diamant. C’est aussi une zone de passage du trafic d’armes qui emprunte un couloir rattaché au Tchad et au Soudan voisins.
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Sur les ordres de son chef d’état-major, Abdoulaye Hissène, le FPRC somme les autorités préfectorales de Bangassou, ainsi que les soldats de la Minusca, de quitter cette ville.
M. Hissène refuse toute discussion avec la mission de bons offices envoyée à Bakouma par les autorités centrafricaines. Il invoque le non-respect des accords signés par le FPRC avec Bangui.
La population locale est sortie pour supplier la force de la Minusca de rester à ses côtés et de la protéger d’une éventuelle attaque des rebelles. A Bangui, aucune action n’a été prise pour libérer la population de l’emprise des rebelles.
BBC Afrique