A la nomination de Mohamed Ag Erlaf comme ministre de l’Education, nombreux sont ceux qui avaient parié sur la résolution de tous les problèmes que le ministre Barthélémy n’avait pas pu régler. Mais à la surprise générale, depuis sa prise de fonction à la tête de ce grand département en avril dernier, rien ne semble bouger. A la base du blocage un homme réputé pour sa très grande cupidité et ses coups bas. Suivez notre regard !
Au cabinet du Ministre de l’éducation, c’est la confusion totale. Entre le Secrétaire Général et le chef de Cabinet les chevauchements sont courants ; les chargés de missions ne parlent plus au chef de cabinet qui est devenu depuis l’arrivée d’Ag Erlaf un rat des bureaux de ce dernier. D’ailleurs il s’est converti à l’occasion en militant RPM pour mieux se rapprocher de son tout nouveau patron qu’il n’hésite pas à présenter comme son promotionnaire d’école.
Nommé chef de cabinet après moult tentatives de récupération, l’homme se révèlera un caillou dans la chaussure des ministres qu’il a accompagnés et qu’il continue de coacher. C’est le cas actuellement du ministre Ag Erlaf qui a de la peine à se rendre compte de tout le mal que lui fait ce serviteur encombrant. Il est impliqué dans toutes les procédures de passation de marché, nomme et relève les directeurs des Centres d’Animation Pédagogiques (CAP) et les Directeurs d’Académies (AE) à volonté ; terrorise les directeurs nationaux et autres responsables des services centraux et déconcentrés de l’éducation qu’il raquette à souhait ; négocie les quotas d’élèves à orienter dans les écoles privées moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. D’ailleurs, selon nos sources, le protégé d’un des conseillers les plus proches du ministre, après avoir eu plusieurs centaines d’élèves orientés dans son établissement cette année, s’est vu appelé par le tout puissant Chef de Cabinet pour lui réclamer sa récompense.
Il est parvenu par des subterfuges à dépouiller le Secrétaire Général du Ministère de l’essentiel de ses prérogatives. Il nomme par-dessus la tête de ce dernier ses hommes et confie les missions de la boîte à des retraités ou à d’ex détenus (pour raison de fraude) au détriment de ceux qui ont la main dans la patte. Il fait les actes administratifs (lettres, ordres de missions…) au grand dam de tous.
Depuis la nomination d’Amadou Alpha Touré, car c’est de lui qu’il s’agit, au poste de chef de cabinet du ministère de l’Education nationale, l’atmosphère est délétère au sein de ce département. Les petits avantages accordés au personnel ont été coupés. Près d’une dizaine de chauffeurs errent dans la cour sans rien à faire.
Pour assouvir des intérêts inavouables, lors des examens de 2016, il a pris comme prétexte la rétention de notes par les enseignants du Syndicat des Professeurs de l’enseignement Secondaire des Collectivités (SYPESCO) pour se livrer à un exercice inédit dans les annales de l’éducation au Mali. En effet, la décision désignant les membres du jury de correction du baccalauréat a fait l’objet de reprise au moins trois fois. Même chose pour la décision de correction pour les Instituts de Formation des Maitres. Dans les deux cas, le super homme de l’éducation a profité pour mettre en orbite des hommes et des femmes acquis à sa cause et dont certains ne répondaient à aucun critère de la décision N°2014-3247/MEN-SG du 24 décembre 2014 et qui détermine les critères de choix des agents devant participer aux différentes étapes de l’organisation des examens.
Les inspecteurs qui devraient produire le projet de décision des correcteurs se sont retrouvés floués par cette maladresse du Chef de Cabinet Amadou Alpha. La pratique voudrait que les propositions viennent des établissements ; que les académies d’enseignement en fassent la remontée vers le Centre National des Examens et Concours d’Education (CNCE) qui, à son tour, achemine à l’Inspection Générale de l’Education Nationale les propositions des proviseurs. Au bout de ce processus bien huilé, les inspecteurs qui connaissent le terrain et les praticiens élaborent un projet de décision soumis à la signature du Ministre.
Mais au lieu de cela, cet homme qui serait le protégé du Premier Ministre de l’époque Modibo Kéïta s’est enfermé dans son bureau pour sortir des décisions tirées par les cheveux. C’est ainsi que des plantons et des moniteurs de jardins d’enfants se sont retrouvés parmi les correcteurs du bac. Ag Erlaf est-il au fait de cette abominable réalité ?
Un homme de main de l’ancien PM Modibo Kéïta
La nomination du très controversé Chef de Cabinet était une pression de l’ancien premier Ministre Modibo Kéïta sur le Ministre Kénékouo Barthélémy Togo. Dans le milieu enseignant cette nomination a été perçue comme une revanche sur la personne de l’ancien ministre, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, qui avait relevé l’homme à la réputation sulfureuse de son puissant poste de chef de division matériel et logistique du CNECE. On se rappelle que ce monsieur avait été plusieurs fois entendu par les limiers de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) dans le cadre de la vaste opération de nettoyage que le ministre Jacqueline Marie Nana avait organisé contre la fraude, les fuites de sujets, la vente de faux diplômes.
Il a fallu quelques mois pour revoir ce fossoyeur du système éducatif malien revenir à grand galop. Une fois nommé le ministre Barthélémy Togo le place Directeur du Centre national des Examens et Concours de l’Education, c’était lors du conseil des ministres du mercredi 18 mars 2015. Mais c’était sans compter sur la détermination de hauts cadres du RPM qui ont opposé une fin de non-recevoir à cette nomination. Son décret ne sera jamais signé, Il est remplacé par Mohamed S. Maïga.
Mais c’était toujours sans compter avec la volonté affichée du premier ministre Modibo Keita de caser son ami Amadou Alpha. Ainsi à la surprise générale de tous, le revoilà nommé chef de cabinet du ministre de l’Education nationale, occasion pour lui de reprendre son sport favori qu’est la gestion des examens et autres activités connexes. Puisqu’il est lui-même promoteur d’école, il s’offre les meilleures parts lors des orientations des admis du DEF. Certaines indiscrétions disent que ce serait ce monsieur qui serait à la base de la construction anarchique d’une école privée aux logements sociaux de Niamana au profit de son protecteur Modibo Keita. Une affaire qui a défrayé la chronique dans la presse un moment donné.
De nos jours l’homme est au centre de toutes les controverses au sein de ce département. Pas un seul agent rencontré qui ne parle des maladresses de ce sexagénaire qui doit faire valoir ses droits à la retraire en décembre prochain. D’ici là, nous poursuivrons nos révélations, sur ce département de toutes les déceptions, dans nos prochaines parutions. Affaire à suivre !
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé