» Ce préavis du SYNABEF viole allégrement la convention collective et piétine le procès-verbal de conciliation gouvernement-UNTM -CNPM «
Dans une déclaration commune, l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF) et le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali (CCAM) ont réagi au préavis de grève déposé par le Syndicat National des Banques, Etablissements Financiers, Assurance, Micro finance et Commerce (SYNABEF). Les deux organisations patronales estiment que » le préavis viole allégrement les dispositions de la Convention Collective et piétine les termes du procès-verbal de conciliation Gouvernement-UNTM -CNPM signé le 05 Février 2021 « .
C’est en principe à compter de ce soir, à 0 heure, que démarre la grève de 72 heures du SYNABEF, qui avait déposé, pour cela, un préavis au début du mois sur la table du ministère en charge du Travail. Cette nouvelle grève dans les secteurs des banques, assurances, établissements financiers, stations de carburants témoignent, une nouvelle fois, de la rupture entre le SYNABEF et les différents patronats concernés principalement l’APBEF et la CCAM.
En effet, depuis quelques années, le SYNABEF s’est engagé dans une série de grèves pour faire aboutir la moindre de ses revendications. Cette volonté manifeste de forcing du Secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Bah et son équipe face aux patronats des banques et des compagnies d’assurance et, surtout une volonté manifeste de prendre en otage les clients en les privant d’accéder à leur propre argent ou aux services auxquels ils ont droit, est aujourd’hui décriée au sein même de son syndicat. Ainsi, après le comité syndical de la BDM-SA, qui a décidé de se désolidariser de la grève annoncée, celui de la BSIC, aussi, a pris la même décision, les deux trouvant tous que » cette grève n’est pas opportune face au contexte du pays « .
Les patronats des banques, établissement financiers et des compagnies d’assurance (APBEF et CCAM) ont, dans une déclaration commune, qualifié cette grève d’une » intention avérée de manipuler les travailleurs et les embarquer dans des grèves futiles alors que les travaux de bouclage des objectifs de fin d’exercice demeurent une préoccupation majeure des salariés dans un contexte économique particulier « .
Les deux organisations d’ajouter que « le préavis viole allégrement les dispositions de la Convention Collective et piétine les termes du procès-verbal de conciliation Gouvernement-UNTM -CNPM signé le 05 Février 2021 « .
Elles ont donné des précisions sur les différents points de revendication. Ainsi, pour » la relecture de la convention collective des banques, établissements financiers et assurances« , elles estiment que les travaux étaient en cours et que, sur une trentaine d’articles du projet soumis par le SYNABEF, 20 ont fait l’objet d’accord total ou partiel et 10, dont la grille de salaire (demande d’augmentation de 35%), sont en examen.
Les représentants du SYNABEF à la Commission Paritaire ont suspendu leur participation, paradoxalement, le jour même où les échanges sur la grille de salaires ont commencé, pour déposer un préavis de grève incluant ledit point, en violation de la convention collective.
Concernant les cas Mme Kane Djénébou Sall, licenciée de la BDM-SA pour » vol » et les travailleurs licenciés pour motif économique d’Ecobank Mali, ces deux dossiers sont devant la justice. C’est pourquoi, les patronats n’ont pas voulu engager des discussions là-dessus.
Pour la situation des intérimaires, les deux parties étaient convenues de la mise en place d’une commission pour identifier toutes les difficultés liées aux bureaux de placement afin de faire des propositions de modification de la législation en vigueur.
Le Gouvernement déploiera une enquête sur le terrain afin de prendre les dispositions qui s’imposent à l’égard des contrevenants aux dispositions du Code du Travail relatives à la question.
Le Gouvernement et le CNPM s’engagent à écrire, chacun en ce qui le concerne, aux bureaux de placement pour les inviter au respect du Code du Travail.
Pour ce qui concerne la résolution portant sur les départs de la Direction de la BDMSA, de Bréhima Amadou Haïdara et de Fantamady Kéïta, les deux patronats demandent au SYNABEF « de revenir publiquement sur ces accusations en vue de laver l’honneur de ces personnalités respectables et respectées dans notre profession, qui ne font qu’exercer les fonctions à eux confiées par leurs établissements et la structure faîtière de la profession « .
En conséquence, les deux organisations déclinent « toute participation à une quelconque négociation avec le SYNABEF tant que ce point demeurera dans le préavis « .
En outre, l’APBEF et le CCAM estiment partager le mieux, avec ces partenaires, « le souci de l’amélioration constante des conditions de vie et de travail des salariés comme en font foi les majorations de salaires consenties en 2018, 2019 et 2020 et les négociations en cours pour la révision de la convention collective « .
Malgré ces efforts pour » le maintien d’un climat social apaisé « , les patronats regrettent que le SYNABEF poursuive « d’exposer et de dénigrer les dirigeants de la faîtière et les responsables des établissements« .
Toute chose qui ne vise pas à avoir » un environnement de travail serein » afin de » pérenniser les entreprises « .
Youssouf CAMARA
Source: l’Indépendant