(Agence Ecofin) – Ce sont les ménages africains qui se sont les moins endettés dans le monde entre 2016 et 2017, a pu constater l’Agence Ecofin du rapport annuel publié par l’institut de recherche du groupe bancaire Crédit Suisse, sur la richesse dans le monde.
Le stock cumulé de leurs dettes s’est accru de seulement 18 milliards $ sur la période, contre 662 milliards $ pour les Européens et 657 milliards $ pour les Nord-Américains.
Pourtant, l’Afrique dans ce classement demeure encore la région où la valeur globale de la richesse effective des ménages, qui est de 2500 milliards $ est le plus faible au monde.
Cet indicateur interpelle quand on apprend que, bien qu’ils soient constitués de près de 1,2 milliard de personnes, les ménages de la région n’ont produit que pour 22 milliards $ de richesses supplémentaires. Or, dans le même temps, le supplément de richesse généré par les ménages d’Amérique du nord a été de 9100 milliards $ dont près de 8500 milliards $ uniquement pour ceux des Etats-Unis.
Ce gap pose question car la région est célébrée pour la richesse de son sous-sol qui fournit une part importante des matières premières mondiales indispensables aux secteurs de la technologie, de la construction, ou encore de l’énergie.
Le rapport pointe du doigt les variations des taux de change, qui ont plombé la hausse du stock de richesses des ménages de la région, lorsqu’il est évalué en dollar américain. Crédit Suisse estime en effet, que si les taux de change des pays africains étaient restés stables, leur stock de richesse aurait progressé de 6,1%, contre les 0,9% entre 2016 et 2017.
Au delà de la pauvreté de l’Afrique, le rapport du Crédit Suisse apporte de nouveaux arguments au grand paradoxe du monde actuel qui n’a jamais été aussi riche, mais où le nombre des pauvres est tout aussi exceptionnel.
Il ressort ainsi des éléments du document, que 37 millions de personnes qui représentent moins d’un pour cent de la population (0,7%), concentrent 45,9% de la richesse mondiale soit 128 700 milliards $.
Tandis qu’au plus bas de l’échelle, les 3,41 milliards de personnes les moins riches doivent se partager seulement 2,7% de la richesse mondiale, soit 7600 milliards de $.
Le crédit Suisse estime même que la part des 0,7% de la population mondiale les plus riches, contrôlent selon une évolutions récente, au moins 50,1% de la richesse des menages dans le monde. Une situation qui montre bien que les inégalités continuent de s’aggraver dans le monde, et comme l’a prédit la CNUCED (Conférence des Nations Unis pour le Commerce et le Développement), avec elle, des risques d’instabilités sociales dans le monde.
Idriss Linge
Source: Agence Ecofin