Non, la parfaite illustration est celle que la CDEAO et les Maliens viennent d’assener à la junte militaire sous la couverture d’une supposée, dirigée par un homme de paille. La force et la raison assurément, ne sont plus du seul domaine des militaires, mais bien ailleurs.
La junte au pouvoir sous la couverture de Ba Daou vient de taper le poteau avec la manière, celle de la CEDEAO. L’état d’urgence qui consistait à jeter les bases d’une autocratie militaire sur la démocratie de la république a été dénoncé et à l’intérieur et à l’extérieur notamment chez nos voisins membres de la CEDEAO. Le chien, dit-on, n’abandonne jamais sa manière de s’assoir. Tout au début de leur règne, les putschistes avant d’être contraints de trouver une personne autre que le Colonel Assimi Goita, avaient tenté de convaincre, et les Maliens, et les pays amis de leur souhait de poursuivre jusqu’à terme le mandat du président IBK. À leur entendement les Maliens qui ne voulaient plus jamais entendre parler d’IBK ne s’opposeraient pas à la continuation du mandat républicain par une tierce personne fut-elle un putschiste. C’était là leur premier revers. Les Maliens à l’unisson et la CEDEAO ont opposé un niet catégorique. Le Colonel Assimi Goita qui s’était autoproclamé chef de l’État en plus de son statut de chef de la junte s’est vu obligé d’aller cueillir dans son champ, le Colonel à la retraite Ba Daou, un très proche à un ami très proche. Une intelligente approche puisque ce dernier, fier de prendre le titre de chef de l’État et avantages, servira de couverture face à l’hostilité des démocrates maliens et des amis de la CEDEAO. Pire, les arrestations extrajudiciaires de hauts cadres de l’état, d’activistes à la notoriété de Ras Bath et la menace sur le monde des médias assenent le coup mortel contre la dictature que la junte comptait ou pensait installer. Aujourd’hui, c’est la CEDEAO qui est revenue à la charge. C’était à l’occasion de la Visioconférence de samedi dernier. Alors finalement à quoi auraient finalement servi tous ces muscles bandés et tous ces bruits de bottes ?
Kamaye Kondo
Source: Le Combat