Dans un message audio diffusé sur WhatsApp, un Malien en détresse raconte le calvaire subi pour ses semblables et lui, des immigrés africains en situation irrégulière en Angola.
‘’Faites à cause de Dieu, partagez ce message pour que les gens sachent réellement ce qui se passe ici. Nous n’avons plus d’espoir et de l’aide nous avons vraiment besoin… Le monde entier est au courant de ce qui se passe en Angola. Vivre en Angola aujourd’hui pour un aventurier, c’est comme vivre en enfer du fait des autorités aussi bien que de la population angolaise. …. Tous les jours, du matin au soir, c’est la chasse à l’homme : nous sommes arrêtés, dépossédés de nos biens sous prétexte que nous sommes venus les mains vides. Les personnes ainsi embastillées restent au gnouf jusqu’à ce qu’elles s’acquittent d’amendes pour tout le temps passé sur les terres angolaises. Si par malheur si tu n’as ni parents, ni proches qui te viennent en aide, tu meurs en prison sans autre forme de procès.’’
Egalement diffusé sur les réseaux sociaux, cet élément de reportage ‘’Visiblement exténué, ces Congolais sont partis avec tout ce qu’ils ont pu emporter sous le bras. Tous viennent d’être expulsés d’Angola et se retrouvent à Kamato dans le Kasaï. Hommes, femmes, enfants… racontent la brutalité qu’ils ont subie : « Les soldats et les habitants de Moukapa nous ont chassés avec une violence que vous ne pouvez pas imaginer, ils ont brûlé nos maisons. La police angolaise a pris tout ce que nous possédons pour nous faire quitter de la ville ».
Depuis près de deux semaines plus de 180.000 Congolais ont traversé la frontière pour le Kasaï selon le gouverneur de la province. C’est la conséquence de la vaste opération lancée par l’Angola, elle vise à reconduire hors du pays les personnes en situation irrégulière et tout particulièrement les étrangers travaillant dans les maisons d’achats de diamants : « je vis en Angola depuis longtemps et mes papiers sont en règles, je ne connais pas vraiment la RDC mais j’ai été obligé de quitter l’Angola à cause de la violence des soldats angolais et de la population. Ils nous ont chassés, les autorités angolaises ne veulent pas d’étrangers sur leurs sols en particulier les Congolais qui travaillent dans le secteur du diamant. Ils nous ont forcés à sortir et incendié nos maisons». Les Congolais expulsés manu militari d’Angola sont sans rien ici à Kamato : pas de sanitaire, pas d’hébergement, les refoulés se lavent et font la cuisine dans ce point d’eau, une situation préoccupante depuis le 1er Octobre. Rien que dans la ville, 97.000 personnes sont arrivées selon l’Office International des Migrations.
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Moulaye Hassane Haïdara, stagiaire
Le challenger