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Les leaders religieux reçus à Koulouba… : APPEL À L’UNION DES CŒURS ET DES ESPRITS

Tous les intervenants ont souligné la gravité de l’heure et exhorté l’ensemble de nos
compatriotes à se donner la main dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour une sortie de crise.

 

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré hier, en début de soirée au Palais de Koulouba, les leaders religieux pour échanger sur la situation du pays. C’était en présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et d’autres personnalités.
Tour à tour, le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, le président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, Cherif Ousmane Madani Haïdara, l’archevêque de Bamako, Cardinal Jean Zerbo et le représentant de l’Eglise protestante, Nouh Ag Infa Yattara ont salué le chef de l’Etat pour avoir pris cette bonne initiative de les rencontrer.
Unanimement, les leaders religieux ont pointé la dégradation de la situation sécuritaire du pays marquée notamment par des attaques terroristes. Ils ont prié pour le repos de l’âme de toutes les victimes civiles et militaires.
Aux termes des échanges, le président du Haut conseil islamique a déclaré qu’il est toujours bon qu’on se mette ensemble pour écouter le message plein de sagesse, estimant que nous avons besoin aujourd’hui au Mali de nous remettre en cause, de faire en sorte que nous puissions aller ensemble pour faire face aux défis qui nécessitent l’union des coeurs et des esprits.
L’imam Dicko est revenu sur les récents drames qui ont eu lieu dans notre pays, invitant tout le monde à l’union sacrée pour que ces événements ne se reproduisent plus au Mali. «Aujourd’hui, nous avons besoin de nous écouter et d’aller vers l’essentiel qui est la préservation de notre patrie, le vivre ensemble que nous avons comme valeur cardinale. Ce qui se passe aujourd’hui entre les différentes communautés, les voisins, cela n’est pas le Mali et n’est pas digne du Mali. Il faut nécessairement qu’on trouve les voies et moyens pour dépasser cette période combien difficile», a invité le président du HCI.
Visiblement heureux après la rencontre, le président de la République a d’abord rendu grâce à Dieu qui fait que, chaque fois, qu’un écueil se présente, qu’on puisse le surmonter. Selon le président Kéïta, rien ne sert de cacher que la semaine dernière a été une semaine d’angoisse pour les Maliens, surtout avec toutes les annonces qui avaient été faites. «On avait craint un vendredi très sombre, il n’en fut pas grand chose et heureusement», s’est-il réjoui.
Pour le chef de l’Etat, ceux qui ont voulu marcher l’ont fait dans les règles de l’art, ajoutant que les forces de maintien d’ordre ont fait leur travail correctement, avec professionnalisme.
«Je voudrais les féliciter, féliciter aussi les organisateurs qui ont su encadrer leur marche, à part quelques dérapages comme toujours», a-t-il affirmé.
Le président de la République a également demandé lors de la rencontre le soutien bienveillant et les bénédictions des leaders religieux pour les autres projets à venir dont le plus important est le référendum constitutionnel dont il a reçu l’avant-projet.
Il a assuré que les responsables politiques maliens, toutes tendances confondues, recevront le document pour qu’ils en connaissent le contenu. Cela est nécessaire, a estimé le président Keïta, pour que le processus se fasse de manière consensuelle, dans un climat très apaisé. «Nous souhaitons l’apaisement et nous y travaillons avec acharnement nuit et jour. Les religieux rassurent toujours, c’est leur vocation. Je ne doute pas non plus de la ferveur de leurs prières, que ce soit à l’église, que ce soit à la mosquée», a conclu le chef de l’Etat.
La cérémonie s’est achevée par des bénédictions pour le pays.

Massa SIDIBÉ

… Les familles fondatrices de Bamako aussi : DES PRÉOCCUPATIONS PARTAGÉES

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a reçu hier en fin d’après-midi, les familles fondatrices de Bamako et les chefs de quartier au Palais de Koulouba, en présence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
La rencontre s’inscrivait dans le cadre des consultations que le chef de l’Etat a entamées pour évoquer les préoccupations de l’heure avec les formations politiques et la société civile. Exercice d’humilité et d’ouverture au dialogue qui a permis au président Keïta de recueillir les préoccupations et les suggestions de ces sages qu’il a appelés les «gardiens de la cité». Ce genre de rencontres s’est d’ailleurs établi, telle une tradition, dans l’agenda du président de la République. «Nous sommes venus respecter une tradition», a déclaré Mamadou Bamou Touré, au nom des familles fondatrices qui «rencontrent régulièrement le chef de l’Etat pour échanger sur les problèmes de l’heure et faire des bénédictions pour le pays».
Les échanges ont donc porté sur la situation sécuritaire, la grève des enseignants et la marche organisée, vendredi, sous le leadership de Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique… Autant de sujets qui focalisent l’attention aujourd’hui et auxquels les familles fondatrices ne sont indifférentes. L’occasion était donc opportune pour les familles fondatrices et la coordination des chefs de quartier de rendre compte au chef de l’Etat, des différentes actions qu’elles ont entreprises par rapport à la grève des enseignants. Selon Mamadou Bamou Touré, depuis trois semaines, ils sont en contact avec les grévistes. Mais, ils n’ont toujours pas obtenu des enseignants la suspension de leur mot d’ordre. «La cause n’est pas perdue pour nous», a rassuré Mamadou B. Touré qui, cependant, a fait remarquer que «nous risquons l’année blanche». Raison pour laquelle, les familles fondatrices de Bamako ont souhaité que le président de la République s’implique dans ce dossier, «afin qu’il soit débloqué». Le deuxième point évoqué par M. Touré avait trait à la marche du vendredi dernier. Aussitôt informé de l’organisation de cette manifestation, les familles fondatrices «se sont levées pour jouer la carte de l’apaisement, car on ne veut pas que Bamako brûle». Ainsi, ont-elles démarché l’imam Mahmoud Dicko et le gouvernement. «Nos appels ont été entendus. Les choses sont rentrées dans l’ordre et tout le monde est témoin du fait que la manifestation s’est passée sans violence», s’est réjoui Mamadou Bamou Touré, ajoutant qu’ils continueront à jouer ce rôle.
Il a exhorté le président de la République à maintenir la dynamique de dialogue engagé avec les forces politiques et la société civile.
«Qu’il (Ibrahim Boubacar Keïta) entende tout le monde, qu’il en fasse la synthèse et qu’il adresse un message fort à la nation pour nous dire sa vision des choses, le cap à suivre afin que tout le monde se mobilise pour qu’on puisse sortir le pays de cette crise que le Mali ne mérite pas», a-t-il conclu.
En réponse, le président de la République a d’abord félicité ses hôtes du jour pour leur rôle de veille et leur constante disponibilité. Ensuite, Ibrahim Boubacar Keïta s’est largement prononcé sur la situation de l’école, un souci largement partagé.
Le président de la République a fait part de son souci de l’avenir de notre pays, de sa jeunesse, en voyant «de manière absolument préoccupante la prolongation de cette grève des enseignants qui met en péril l’année scolaire et qui survient dans un contexte très lourd pour le pays». Un contexte qui devrait amener chacun à s’interroger aujourd’hui sur les urgences.
Pour le président Keïta «exiger du gouvernement ici et maintenant me semble assez difficile à comprendre de la part d’un enseignant dont la vocation est précisément d’apprendre de manière pédagogique». «Quel modèle donnent-ils aux jeunes maliens ? Quelle est la vocation ? Quel est le caractère sacerdotal de la mission d’enseigner ?», s’est-il interrogé. Et de rappeler que toutes les voies du dialogue sont ouvertes.
Ibrahim Boubacar Keïta a, une fois de plus, souhaité que la «raison prenne le pas, que chacun sache raison garder et que nos enfants retrouvent le chemin de l’école». Ce qui, dira-t-il, serait à l’honneur des enseignants et conforme à l’héritage qui est entre leurs mains. «J’interpelle encore une fois nos frères et sœurs enseignants pour qu’ils reprennent le chemin de l’école et que dans le calme et la sérénité retrouvés qu’ils poursuivent les négociations, tel que le syndicalisme le connait».

Issa DEMBéLé

L’Essor

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