L’Institut Confucius a abrité le samedi 22 février 2020 sur la colline de Badalabougou une conférence-débats sur le thème : les groupes extrémistes violents au Sahel, quelle évolution d’ici 2040 ? Ce sujet d’une brûlante actualité a été animé par l’ancien Ambassadeur de France à la retraite, Nicolas Normand, devant des étudiants et professeurs d’université.
A l’entame de ses propos, l’ancien diplomate précise que l’extrémisme violent est un phénomène apparu récemment au Sahel (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger et le Tchad) et dans les pays de l’Afrique subsaharienne comme la Somalie, Mozambique, Nigeria etc…et puise sa source dans la faible présence de l’Etat sur l’ensemble national.
Il cita trois formes d’extrémistes violents: l’extrémisme religieux, séparatiste, et l’extrémiste sur les questions d’utilisation du territoire à l’origine des conflits entre paysans et éleveurs.
Concernant l’extrémisme religieux qui, selon le conférencier, peut être d’origine musulmane ou religieuse, il a entrainé la mort de 4000 personnes en 2019. Et a de beaux jours devant lui au Mali car, à ses dires, l’armée nationale du Mali ne comptant que 16 .000 hommes, n’est pas en mesure de faire face à cette menace.
Il ne semble pas partager l’avis des gouverneurs et préfets du Mali qui craignent que le départ de la force Barkhane du Mali, dans les conditions actuelles, ne livre le pays à la horde djihadiste qui risque de prendre le contrôle des villes. Selon lui, les djihadistes du Sahel ne représentent aucune menace pour la France car ils n’ont commis jusque-là aucun attentat sur le territoire français. Il n’a pas pour autant manqué de dénoncer les stratégies européennes et françaises de lutte contre le terrorisme qu’ils trouvent mauvaises.
Comme solution, il propose, entre autres, le redéploiement et la redéfinition du rôle de l’Etat dans le contexte de crise de l’Etat et de la nation. Il s’agit pour lui, de l’implémentation d’un Etat impartial, capable d’assurer les services sociaux de base, de créer des emplois, garantir l’ordre public et de renforcer les capacités opérationnelles de l’armée nationale.
En conclusion, le conférencier a apporté des réponses aux nombreuses questions posées sur les accointances éventuelles entre la France et le terroriste Iyad Ag Agaly ou la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et sur l’approche régionale de lutte contre l’extrémisme violent à travers la force conjointe du G5 Sahel.
Alpha Sidiki Sangaré
Le Challenger