De l’Afrique du Sud au Nigeria en passant par l’Angola, les poids lours du continent sont plongés dans des difficultés économiques. La presse s’intéresse aussi au Sahel et au travail des enfants dans les mines en RDC.
Le journal à grand tirage Bild publie un reportage sur le travail des enfants dans l’exploitation artisanale des mines en République démocratique du Congo.
Caleb, le protagoniste, âgé de neuf ans, passe le plus clair de son temps à chercher du cobalt, là où les enfants de son âge en Allemagne jouent aux Lego, à la PlayStation ou lisent un livre. Pourquoi ? Et bien le journal explique comment les dirigeants politiques corrompus ont bradé des concessions minières aux Chinois, privant les populations du minimum. C’est ainsi que Caleb et sa famille à l’instar d’autres se lancent coûte que coûte dans la recherche du minerai précieux.
60% du trafic mondial de cobalt provient de la RDC. Et le journal de conclure : “nous affichons nos bonnes intentions pour le climat mais au Congo, des enfants triment pour les batteries qui se trouvent dans nos téléphones portables et nos voitures électriques”.
Des pronostics économiques moroses en Afrique
La Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que l’Afrique du Sud, le Nigeria ou encore l’Angola, tous des géants du continent, affichent de piètres résultats économiques.
Le succès des Springboks, qui se sont hissé en finale de la coupe du monde de Rugby au Japon, a fait dire au président sudafricain Cyril Ramaphosa : “nous sommes une nation faite pour gagner”. Pourtant la “Ramaphoria” s’est évaporée. Les promesses de développement faites par le président sud-africain sont plombées par la corruption et la mauvaise gouvernance qui touchent en particulier le secteur de l’électricité.
Le taux de chômage a grimpé à 29%, son seuil le plus élevé depuis plus de 15 ans. La Banque mondiale prévoit une croissance de 1% en 2020 et 1,3% en 2021. Mais cela restera insuffisant pour créer des emplois.
La situation n’est pas meilleure au Nigeria
En cause, les politiques erronées et protectionnistes du président Muhammadu Buhari. La Tageszeitung est du même avis. La multiplication des groupes armés, couplée avec la décision du gouvernement de réduire ou carrément d’interdire les importations ne font qu’augmenter la dépendance alimentaire du pays le plus peuplé d’Afrique.
A en croire la FAO, le Nigeria devrait connaître cette année une baisse de 3% de ses récoltes de céréales par rapport aux années précédentes.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung se console finalement avec le dynamisme de l’Afrique de l’est où le Kenya et la Tanzanie prévoient une croissance de l’ordre de 6% en 2020.
La situation au Sahel toujours préoccupante
Si l’Europe continue, comme elle le fait actuellement, de ne traiter que les symptômes du problème, elle finira par en payer un prix élevé, avertit la Neue Zürcher Zeitung.
D’après le journal suisse germanophone, les trois premières semaines du mois d’octobre ont enregistré environ 200 attaques violentes ayant coûté la vie à plus de 330 personnes dans cette région. Les pays du Sahel font partie des plus pauvres au monde. 80% de la population végète dans la misère. Parallèlement, la démographie est en hausse alors que les Etats sont en faillite. A cela s’ajoutent les effets du changement climatique.
Mais l’action de l’Europe ne suffira pas si elle croit que le développement viendra systématiquement après les efforts militaires. Il faut aider à créer des perspectives d’avenir pour les jeunes en Afrique, insiste le journal.
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