En marge de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Google, Amazon, Facebook, Twitter, mais aussi Microsoft ont annoncé ce mardi 24 septembre la création d’une structure indépendante chargée de lutter contre les contenus extrémistes postés en ligne.
Cette nouvelle organisation fonctionnerait sur le même modèle que le « Conseil de sécurité » de l’ONU, capable de mobiliser des représentants des grandes firmes de la Tech mondiale, des délégués des gouvernements et de la société civile afin de juguler en urgence les contenus violents en ligne, indiquaient lors d’une conférence de presse commune Sheryl Sandberg, numéro 2 de la firme Facebook et la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.
Une structure indépendante
L’objectif est de « déjouer les tentatives de plus en plus sophistiquées des terroristes et des extrémistes sur les plateformes numériques », et « d’éviter qu’ils mettent en ligne et partagent en masse les images de leurs attentats », précisait la dirigeante néo-zélandaise.
« Nous essayons de créer un mécanisme du genre défense civile. De la même manière que nous réagissons aux urgences naturelles comme les incendies et les inondations, nous devons être prêts à réagir à une crise comme celle que nous avons vécue », a commenté Jacinda Ardern.
Cette nouvelle organisation prend la suite du consortium, Global Internet Forum to Counter Terrorism créé en 2017. Cette structure agirait en toute indépendance avec un personnel placé sous l’égide d’un directeur exécutif.
« Les acteurs non gouvernementaux, tout comme les experts de l’ONU et de l’Union européenne n’y auront qu’un rôle consultatif », ajoute la représentante de Facebook. « Les gouvernements des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Japon auront également un rôle de consultation », précise la ministre néo-zélandaise.
Perfectionner les systèmes de modération
Depuis l’attaque de Christchurch en Nouvelle-Zélande, en mars dernier, Facebook a multiplié les initiatives pour combattre les contenus « haineux et extrémistes » en ligne.
Le réseau social avait diffusé 17 minutes avant de l’interrompre, une vidéo retransmise en direct par un « suprémaciste blanc » assassinant froidement et méthodiquement une cinquantaine de fidèles rassemblés dans deux mosquées de la ville néo-zélandaise.
En réaction aux critiques, Facebook, Twitter, Google avaient mis en place une première organisation commune de lutte contre la haine en ligne. La nouvelle structure aura aussi pour mission de coordonner la recherche universitaire sur ce phénomène inquiétant qui se propage sur la Toile.
Elle aura comme objectif d’aider les géants du Web à perfectionner leurs systèmes de modération notamment des systèmes d’intelligence artificielle, afin d’arrêter les retransmissions vidéos d’attaques extrémistes en direct sur leurs plateformes qui jusqu’à présent se sont montrées plus que déficients.
RFI