A Madagascar, la grande campagne de lutte contre les criquets pourrait s’arrêter faute de financements. Les opérations de traitement des essaims doivent continuer jusqu’au mois d’août mais il manque 6 millions de dollars pour poursuivre le travail. L’invasion touchait les deux tiers du pays en 2012, ce qui avait conduit les autorités et l’organisation des Nations unies pour l’agriculture à lancer une vaste opération de lutte contre les criquets. Aujourd’hui l’invasion est stoppée mais si le programme s’arrête elle risque de reprendre et c’est tout le pays qui serait menacé.
La grande campagne de lutte contre l’invasion de criquets a commencé en 2013, elle est censée durer trois ans, mais elle pourrait s’arrêter net ce mois d’avril. Il manque 6 millions de dollars pour réaliser les derniers mois de campagne. Alexandre Huyhn, représentant adjoint de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture qui pilote les opérations lance un appel : « Aujourd’hui le programme de lutte anti-acridienne qui se déroule très bien sur le terrain. On a la maîtrise du développement acridien sur le terrain. Dans quelques semaines, on devra arrêter les opérations faute de financements. La situation est donc particulièrement grave et on est très inquiet pour l’avenir ».
Enjeu important
Des essaims ont été observés ces derniers jours dans l’ouest du pays. Les insecticides sont répandus par hélicoptère et c’est cela qui coûte cher. Mais l’enjeu est important : les essaims font en moyenne 100 hectares de surface et ravagent toute la végétation sur leur passage. « Il y a 10 millions de personnes menacées. C’est une invasion qui aurait un caractère national donc tous les agriculteurs et les éleveurs sont sous le coup de cette menace ». La campagne a déjà coûté 30 millions de dollars jusqu’à aujourd’hui. Une interruption du programme risquerait de réduire à néants ces efforts réalisés depuis un an et demi.
Source: RFI