Aujourd’hui, nombreuses sont les jeunes filles bamakoises qui consomment de l’alcool et souvent de façon très abusive. Cette pratique n’est pas sans conséquences sur leur santé. Dr Solomane Traoré parle des conséquences de l’alcool sur la fille.
Nombreuses sont aujourd’hui les filles, Bamakoises, qui consomment de l’alcool sous prétexte qu’il embellit la peau (ce qui n’est pas encore scientifiquement prouvé).
Selon Dr. Traoré, les filles réagissent plus vite et intensément aux effets de l’alcool, parce que le poids et la corpulence jouent sur la vitesse d’alcoolisation, les filles sont en moyenne 20 à 30 % plus saoules que les hommes pour une même quantité d’alcool. Néanmoins, il n’y a pas de différences concernant l’effet psychotrope/psychologique de l’alcool (euphorie et désinhibition, voire agressivité…).
L’alcool a des répercussions typiquement féminines, « En cas de consommation excessive d’alcool, les dommages causés au foie apparaissent plus rapidement, et sont donc plus graves. Le foie de la fille étant physiologiquement plus fragile, notamment vis-à-vis de l’alcool (à fortiori s’il existe des antécédents d’hépatite C, B ou A), elle sera plus vulnérable à l’hépatite alcoolique (lésion du foie secondaire à une intoxication chronique par l’alcool), à la stéatose hépatique (stockage de graisse dans le foie), à la fibrose hépatique (transformation fibreuse de certains tissus) et à la cirrhose. Dans le foie, le système enzymatique sensé transformer l’éthanol est moins performant chez la femme. Par exemple, une cirrhose du foie chez une femme peut se développer en 4 à 5 ans contre 10 à 15 ans chez un homme », a expliqué Dr. Traoré.
Dans ses explications, il est également ressorti que l’alcool a un impact négatif sur le cycle menstruel et la menstruation « Le dérèglement du cycle menstruel accompagné de pertes de sang d’origine utérine plus ou moins importantes survenant en dehors de la période des règles (métrorragies) est prouvé. En effet, l’alcool est toxique pour le système nerveux central, avec pour conséquence une réduction de la sécrétion hormonale gonadotrope au niveau cérébral, responsable d’une baisse d’estrogènes et de progestérone chez la femme (ménopause précoce, absence de règles et troubles de la libido) entraînant une baisse de la fertilité.
Dr. Traoré a également précisé que les risques de fausse couche, d’avortement, d’accouchement prématuré, des malformations congénitales sont plus élevés. Il a également mentionné le risque d’autres maladies auxquelles les filles en état d’ivresse sont exposées, à savoir, les infections sexuellement transmissibles (IST) comme la gonorrhée, la syphilis, le VIH, l’hépatite B..
Pour finir, il a ajouté que les filles en état d’ivresse sont beaucoup plus exposées aux grossesses non désirées.
Mariam Boubacar Maïga (Stagiaire)
Les echos