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Les combats toujours intenses à Ménaka au Mali

La DW a recueilli des témoignages sur le sort réservé aux femmes par les islamistes de l’Etat Islamique.

Les combats se poursuivent à Ménaka, dans l’est du Mali, près du Niger. Deux mouvements touaregs combattent aux côtés de l’armée malienne contre l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).


L’armée allemande ne va plus former de soldats maliens dans le cadre de l’EUTM

Selon des témoignages distincts recueillis sur place, plusieurs femmes auraient été violées et assassinées dans la localité de Ménaka et ses environs.
C’est ce que nous expliquait ce matin Fatoumata Maiga, la présidente de l’Association des femmes pour les initiatives de paix de Ménaka.

Selon elle, “il y a énormément de violations des droits de l’homme et des droits à la vie ces temps-ci à Ménaka. Notre organisation n’a pas fêté le 8 mars. Pourquoi ? C’est le 8 mars que des femmes ont été violées et jetées vivantes dans les puits. C’est inexplicable. Ce n’est pas bon pour tout le Mali. Ce n’est pas bon du tout.”


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“La situation sécuritaire à Ménaka est alarmante”, reconnait Aboubacar Sidick Fomba, président de l’Alliance démocratique du peuple Malien (ADEPM), premier vice-président et porte-parole du Collectif pour la refondation du Mali. Il est aussi  membre du Conseil national de transition qui fait office de Parlement.

“Il faudrait signaler que la zone où se situe Ménaka, c’est la zone des trois frontières, qui était occupée  par des terroristes. Il faut noter que les djihadistes avaient commis beaucoup d’exactions. Et malheureusement, la Minusma n’a jamais fait de rapport sur ces exactions commises par ces djihadistes contre la population civile”, affirme Aboubacar Sidick Fomba.

Affrontement communautaires

Aly Tounkara, enseignant à l’université de lettres et de sciences humaines de Bamako, et spécialiste de l’islam politique, déplore pour sa part des affrontements ethniques.


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Il estime que “les différents affrontements entre les groupes armés non étatiques, entre eux d’abord, et avec les groupes terroristes ensuite, sont des affrontements qui sont présentés comme des affrontements communautaires. Ce sont des affrontements entre ces groupes et certains éleveurs peuls qui seraient originaires du Niger qui rythment le quotidien de cette région de Ménaka.”

Nouveau contrat social

Plusieurs analystes estiment que certains habitants de Ménaka et ceux de la région ont fini par être séduits par l’aideapportée par les djihadistes qui ont profité de l’absence de l’Etat.
C’est le cas de Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) au Mali.


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Il croit savoir que “les groupes ont développé cette capacité à offrir un nouveau contrat social aux populations. Un contrat social qui est basé, d’une part, sur plus de justice sociale. Il y a une offre de contrat social qui est apparue beaucoup plus attrayante aux yeux des populations que la présence étatique.”

Baba Dakono propose donc aux autorités maliennes de mettre en place un nouveau mode de gouvernance. Car, conclut le chercheur, l’Etat doit pouvoir intégrer ce paramètre dans le renouveau de la gouvernance qui est espéré par les Maliens.

Source: DW

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