Les orpailleurs Chinois qui exploitent illégalement l’or au Mali sont de plus en plus désavoués par les populations des régions aurifères. Après le cercle de Kéniéba, région de Kayes, les populations de Wassoulou viennent de rentrer dans la danse.
Hier, jeudi 02 décembre 2021, les populations, majoritairement composées de chasseurs, venus de tous les coins et recoins du cercle de Yanfolila ont pris d’assaut le Quartier Général des Chinois dans la commune de Gouagnaka, arrondissement de Kalana pour exiger leur départ. Ces populations en colère ont été très claires.
«Nous ne voulons de vous ici. Nous ne sommes pas venus pour discuter. Il faut complètement arrêter le travail. Vous détruisez nos fleuves en faisant du dragage », a lancé un des manifestants devant le chef des Chinois. « Si vous refusez d’exécuter, nous allons réagir autrement et vous subirez les conséquences », a-t-il mis en garde.
Depuis 2018, des Chinois exploitent l’or dans les fleuves au Mali dans la méprise totale du code minier qui interdit l’exploitation de minerais dans les cours d’eau. Les populations ne cessent de dénoncer cette méthode utilisée par ces chinois qui dégradent l’environnement. On se rappelle qu’en mi-mars, plusieurs jeunes du village de Sitakili, dans le cercle de Kéniéba, ont fait part de leur colère et renvoyé des orpailleurs Chinois qui exploitent illégalement l’or dans le fleuve Falémé qui fait office de frontière naturelle avec le Sénégal. Aussi l’Association ‘’Wassa Ton’’ ne cesse d’interpeller les autorités à propos de ce problème de dragage, mais hélas, sans réponse.
Aujourd’hui, le fleuve Falémé est asséché et il n’y a presque plus de courant parce que les exploitants ont érigé des barrages de rétention d’eau pour nettoyer leurs machines et extraire les minerais. Ils font essentiellement de l’exploitation par dragage. C’est assez problématique pour la gestion durable de l’environnement. Le fleuve est totalement pollué et a jauni à cause des produits toxiques utilisés. C’est pourquoi, avant d’en arriver à ce niveau, les populations de Yanfolila veulent prendre le devant avant qu’il soit trop tard. Elles veulent juste protéger le fleuve qui à leurs yeux vaut plus que l’or qu’on y extrait.
YOUSSOUF KONATE